Le manque de collaboration de Rogers (T.RCI.B), Bell Canada (T.BCE) et Telus (T.T) dans le partage de leurs équipements risque de retarder le déploiement des nouveaux réseaux de téléphonie sans fil de Quebecor (T.QBR.B) et des autres nouveaux joueurs, soutient un analyste.

Les règles fédérales obligent les fournisseurs existants à négocier avec Quebecor et les autres nouveaux joueurs (Globalive, DAVE, Shaw et Bragg) en vue de partager des équipements, plus particulièrement les tours de transmission.

Le hic, c'est que Quebecor et compagnie ont du mal à négocier avec Bell, Rogers et Telus, qui rechignent à céder de l'espace à leurs futurs concurrents. Le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, s'en est plaint publiquement le mois dernier, accusant les grands d'avoir un comportement proche de l'«irresponsabilité».

Le 17 février, le ministère fédéral de l'Industrie a proposé de demander à Rogers, Bell et Telus de répondre très rapidement aux requêtes présentées par les nouveaux joueurs. Ottawa songe aussi à restreindre à un «usage futur imminent» (soit environ un an) la possibilité pour les grands de réserver de l'espace pour eux-mêmes dans leurs tours.

On ne sait pas encore si le gouvernement transformera ces propositions en règles contraignantes, mais quoi qu'il en soit, il est loin d'être certain qu'Industrie Canada dispose des pouvoirs nécessaires pour mettre au pas les fournisseurs existants, soutient l'analyste Jeffrey Fan, de UBS, dans une note publiée mercredi. Par exemple, le ministère a précisé qu'il n'entendait pas revoir les licences des grands à cause de ce litige.

Par conséquent, l'attitude de Rogers, Bell et Telus forcera les nouveaux fournisseurs à ériger des tours «là où cela pourrait ne pas être nécessaire», a souligné M. Fan. Selon lui, il en résultera des retards et des coûts additionnels pour Quebecor et les autres nouveaux venus.

L'action de Quebecor a clôturé jeudi à 18,35 $, en hausse de quatre cents, à la Bourse de Toronto.