L'année 2008 s'est terminée dans la déprime dans le marché de la revente de la région de Montréal, avec en décembre une baisse de 2% du prix des condos et une chute de 29% des transactions.

L'année 2008 s'est terminée dans la déprime dans le marché de la revente de la région de Montréal, avec en décembre une baisse de 2% du prix des condos et une chute de 29% des transactions.

En outre, comme les inscriptions ont grimpé de 17%, à 23 200, par rapport à 1710 transactions, le marché encore légèrement favorable aux vendeurs «est passé à l'équilibre, partout dans la région», déclare à La Presse Affaires le chef de la direction de la Chambre immobilière du Grand Montréal, Michel Beauséjour.

Cela aide les acheteurs à négocier un meilleur prix, mais le nombre d'inscriptions reste presque deux fois moindre qu'en 1996, avec 40 000 habitations à vendre, note-t-il.

La chute de la confiance des ménages a incité les acheteurs de maisons à stopper leur projet en décembre. «Ils ne savent plus sur quel pied danser», dit Michel Beauséjour.

Malgré tout, «l'ensemble de 2008 a été la meilleure année après 2007, souligne Michel Beauséjour, malgré les trois derniers mois» qui ont gâté la sauce.

Les transactions ont baissé de 7% en 2008, mais les prix des maisons et des plex ont quand même monté de 6%. Montréal a par ailleurs largement battu Toronto, Calgary et Vancouver. Quant aux États-Unis (baisse des prix de 20%), ça ne se compare même pas, selon lui.

Pour 2009, «parce que la confiance des ménages a chuté, ça devient difficile de faire des prévisions. Mes conseillers me recommandent de ne rien dire sur 2009», lance Michel Beauséjour.

«L'appréhension de la récession, c'est pire que d'en vivre une, pour les plus jeunes du moins», dit-il. Et l'incertitude persiste encore juste avant la grosse saison de l'année.

Michel Beauséjour mise sur les plans de relance de Washington, Ottawa et Québec, dans l'espoir de voir revenir la confiance en 2009. «Le prix des maisons dans la région pourrait ainsi remonter de 1% ou 2%, soit comme le taux d'inflation», avance le chef de la direction.

«La région n'a souffert que deux fois d'une baisse de prix des maisons, soit de 1% durant la récession de 1982 et de 4% en 1996, quand Québec a sabré les dépenses pour mettre fin à son déficit budgétaire. Il ne faut donc pas craindre une chute en vrille des prix à Montréal. Celui qui attend pour payer un prix d'aubaine ne pourrait compter que sur un maximum de 4%, mais il devra payer son loyer en attendant pour gagner son pari», explique Michel Beauséjour.

De plus, les taux hypothécaires demeurent bas et ne remonteront pas à court terme, selon Michel Beauséjour. «Et les banques canadiennes n'ont pas resserré le crédit pour l'habitation, contrairement aux américaines», ajoute celui qui revient d'une réunion à New York où plusieurs confrères se mordent les doigts.

«Les prêts hypothécaires en souffrance se limitent à un sur 400 au Canada, comparativement à un sur 22 aux États-Unis», dit-il.

Prix des maisons +3%*

Prix des condos -2%*

Transactions -29%*

*Immobilier de Montréal, de décembre 2007 à décembre 2008

Source: Chambre immobilière du Grand Montréal