Claude Ananou enseigne la rédaction de plans d'affaires à HEC. Ironiquement, il dénonce la tyrannie de ce document jugé incontournable. «Tout le monde l'exige, mais personne ne s'en sert vraiment. C'est du gaspillage d'énergie», soutient-il.

Claude Ananou enseigne la rédaction de plans d'affaires à HEC. Ironiquement, il dénonce la tyrannie de ce document jugé incontournable. «Tout le monde l'exige, mais personne ne s'en sert vraiment. C'est du gaspillage d'énergie», soutient-il.

Citant une récente étude américaine, M. Ananou affirme que la rédaction d'un plan d'affaires n'augmente pas les probabilités de succès des entreprises en démarrage.

«Ce n'est pas parce qu'un individu sait présenter son projet de manière structurée qu'il saura s'adapter aux conditions changeantes sur le terrain», dit-il.

D'ailleurs, les investisseurs, surtout dans le domaine du capital-risque, admettent ne lire qu'une fraction des plans d'affaires qu'ils reçoivent, poursuit M. Ananou. «Ils savent que peu de choses se dérouleront comme il est écrit.»

La solution alors? Un dossier d'opportunité, axé sur le pourquoi de l'entreprise et non sur le comment. «Existe-t-il un besoin et un marché? Ai-je une solution convaincante qui se démarque? Quels sont les risques? Voilà les questions essentielles», estime l'enseignant, également entrepreneur.

Ajoutez à cela une liste des ressources nécessaires et quelques documents financiers pour la première année. Inutile d'aller au-delà, dit M. Ananou, puisque même les entreprises établies ne peuvent prévoir si loin. Demandez à Quebecor World.