Il se peut que l'embellie sur les marchés boursiers américains soit déjà terminée cette année.

Il se peut que l'embellie sur les marchés boursiers américains soit déjà terminée cette année.

L'indice Standard&Poor's500, qui a connu sa pire première moitié d'année depuis 2002, s'est apprécié de 0,2% au cours du présent trimestre, seul gain parmi les 10 plus importants marchés boursiers au monde en termes de dollars américains.

Les actions de l'indice de référence américain ont grimpé à une moyenne de 25,8 fois les profits divulgués, soit la plus forte proportion en cinq ans. La dernière fois que c'est arrivé, le Standard&Poor's500 a chuté de 38%.

Les gestionnaires de patrimoine de Federated Investors, de Russell Investments et de Morgan Asset Management, qui gèrent des actifs combinés de 600 milliards US, soutiennent que les gains ne dureront pas parce que les profits des entreprises ne seront pas à la hauteur des estimations des analystes.

Pour leur part, les prévisionnistes de Wall Street, qui ont fait preuve de trop d'optimisme à propos des bénéfices au cours des quatre derniers trimestres, prédisent que les profits des plus grandes entreprises américaines bondiront de 62%, un record, au cours des trois derniers mois de 2008, selon des données compilées par Standard&Poor's.

«Le marché a intégré dans les prix les attentes concernant un bon trimestre, mais nous ne le constatons pas du tout», soutient Philip Orlando, qui participe à la gestion de 350 milliards US à titre de stratège en chef du marché des actions de Federated Investors, à New York.

«Les données fondamentales seront peu reluisantes, les bénéfices ne seront pas au rendez-vous et il y aura encore d'énormes dépréciations, ajoute-t-il. Nous croyons que les actions devront se déprécier de 5 à 10% au cours du prochain mois ou des deux prochains mois.»

Les estimations des analystes ont été d'au moins 26 points de pourcentage trop optimistes depuis le quatrième trimestre de 2007, ces spécialistes ayant été incapables d'anticiper les pertes bancaires de plus de 500 milliards US engendrées par les prêts hypothécaires à risque et ils n'ont pas su non plus prévoir le ralentissement de l'économie américaine, selon des données compilées par Standard&Poor's et par Bloomberg.

La semaine dernière, l'indice Standard&Poor's500 a reculé de 0,7%, deuxième baisse consécutive, en raison du ralentissement des dépenses de consommation et de la baisse des revenus aux États-Unis. L'indice s'est déprécié de 13% cette année à cause notamment de la chute de 27% du sous-indice des actions des sociétés financières.