Pour le quatrième mois d'affilée, la valeur des ventes des manufacturiers était à la hausse en juillet.

Pour le quatrième mois d'affilée, la valeur des ventes des manufacturiers était à la hausse en juillet.

D'un océan à l'autre, elles ont gagné 2,7%, révélait hier Statistique Canada. Au Québec, elles ont progressé de 2%, ce qui représente une huitième hausse en 10 mois.

Il ne s'agit pas seulement d'un effet des prix, comme pourraient le laisser croire les sommets des produits raffinés et des métaux de première transformation atteints au cours du mois. Exprimées en volume, les ventes des fabricants ont gagné 2% et atteignent leur niveau le plus élevé depuis novembre 2007.

17 catégories en hausse

Outre les ventes des producteurs de métaux et d'alliages, celles des fabricants de machines étaient aussi en forte hausse. En fait, 17 des 21 catégories manufacturières ont enregistré des gains au cours du mois.

«Force est de constater que le secteur manufacturier reprend du tonus, et ce, depuis quelques mois, s'étonne Benoit P. Durocher, économiste principal chez Desjardins. Cette embellie est sans doute en grande partie attribuable à la dépréciation du huard observée depuis le début de l'année.»

Toutefois, les manufacturiers partent de loin. S'il est vrai qu'en chiffres réels, les ventes progressent au rythme de 14,7% en termes annualisés depuis trois mois, «elles restent encore en deçà de 2,5% de leur niveau d'il y a un an», fait observer Sandy Batten, économiste chez JP Morgan à New York.

Il estime que, même avec une croissance zéro en août et septembre, l'offre des fabricants contribuera de manière significative à la croissance trimestrielle, après avoir été sans effet au deuxième et représentée une lourde hypothèque au premier.

Du boulot en perspective

Autre aspect intéressant des données de l'agence fédérale, le rapport des stocks aux ventes s'élevait seulement à 1,24, soit son niveau le plus faible depuis 1995. Ce ratio indique le nombre de mois qu'il faudrait pour les écouler complètement.

La faiblesse indique donc que les fabricants devront en partie les reconstituer.

Cela tombe bien parce que l'économie mondiale montre des signes inquiétants de faiblesse depuis août. En fait d'ailleurs foi la valeur des nouvelles commandes et des commandes en carnet qui a légèrement diminué après deux mois de hausses d'affilée.

«Le ralentissement de la demande mondiale qui fait tomber les prix des produits de base depuis juillet demeure un défi de taille pour les manufacturiers canadiens au cours des prochains mois», prévient James Marple, économiste chez Banque TD Groupe financier.