C'est la volonté de Nortel (T.NT) de renégocier à la baisse son contrat d'approvisionnement avec Flextronics qui a poussé cette entreprise à fermer son usine de Montréal pour en transférer la production au Mexique.

C'est la volonté de Nortel [[|ticker sym='T.NT'|]] de renégocier à la baisse son contrat d'approvisionnement avec Flextronics qui a poussé cette entreprise à fermer son usine de Montréal pour en transférer la production au Mexique.

«Flextronics subit les décisions de Nortel», a déploré lundi le représentant syndical, Stéphane Lacroix, qui entend se battre pour sauver les 700 emplois menacés.

Selon lui, la direction de Flextronics avait investi récemment dans ses installations de Montréal et venait d'embaucher 65 personnes quand Nortel a annoncé ses intentions.

Aux prises avec des difficultés financières, Nortel vient d'annoncer elle aussi une réduction de son effectif de 2100 emplois et le transfert de 1000 autres vers des pays aux coûts de main-d'oeuvre moins élevés.

Nortel est l'ancien propriétaire de l'usine de Saint-Laurent, rachetée par Flextronics en 2004 avec l'assurance de conserver Nortel comme client.

Le contrat d'approvisionnement liant les deux parties a pris fin récemment et Flextronics a ensuite pris la décision de transférer sa production à ses installations de Guadalajara au Mexique.

Sauver des emplois

Le syndicat entend tout faire pour sauver une partie des 700 emplois bien rémunérés qui disparaîtront au plus tard le 30 septembre prochain.

Il a réclamé une rencontre avec la direction de Nortel, sans succès. Il pense maintenant à en appeler auprès du premier ministre Jean Charest.

«Si Nortel voulait une baisse des coûts de production, ça se négocie», a soutenu Stéphane Lacroix. Réaliste, le syndicat reconnaît qu'il n'aurait pas pu sauver tous les emplois.

«Mais on aurait été disposés à faire tous les compromis nécessaires» pour en garder le plus possible, affirme le porte-parole syndical.

«Ce sont des emplois à la fine pointe de la technologie, on ne compte pas des clous ou des vis.»

Au temps de Nortel, l'usine de Saint-Laurent, qui fabrique des composantes de réseaux informatiques, employait plus de 1000 personnes. Flextronics, un fabricant à bas coût établi à Singapour, a comme stratégie de déplacer sa production vers les endroits où la main-d'oeuvre coûte moins cher.

L'effectif de l'usine de Montréal avait diminué depuis son acquisition, au profit de pays dont les coûts de main-d'oeuvre sont moins élevés, comme le Mexique et la Pologne.

Mais le syndicat n'en veut pas tant à Flextronics qu'à Nortel, surtout qu'il a appris que leur ancien employeur pourrait rapatrier en son sein une partie des activités de Flextronics.

La main-d'oeuvre mise à pied par Flextronics compte en moyenne 20 années d'ancienneté. Certains pourront trouver un emploi ailleurs dans le même secteur, mais pas aux mêmes conditions, croit Stéphane Lacroix.