Après avoir avoir colmaté les brèches du secteur financier, le gouvernement britannique devait présenter lundi un budget de relance d'environ un point de PIB marqué par une baisse de TVA de 2,5 points, en partie compensée plus tard par une hausse de l'impôt des plus riches.

Après avoir avoir colmaté les brèches du secteur financier, le gouvernement britannique devait présenter lundi un budget de relance d'environ un point de PIB marqué par une baisse de TVA de 2,5 points, en partie compensée plus tard par une hausse de l'impôt des plus riches.

Le chancelier de l'Échiquier, Alistair Darling, fera un discours lundi sur le sujet, mais les grandes lignes de ce «pré-budget» pour 2009-10 figuraient dans la presse dès lundi matin.

Le gouvernement, qui a déjà admis que le pays fait face à une récession, non encore confirmée par les chiffres officiels (pour l'instant seule une baisse de 0,5% du Produit intérieur brut a été constatée au troisième trimestre), devrait officiellement reconnaître un recul du PIB d'au moins un point en 2009, contre une croissance de 2,5% espérée dans le budget de mars.

Face à cette situation, «en faire trop peu et trop tard dégraderait encore plus l'économie», a affirmé lundi matin le premier ministre Gordon Brown devant un parterre de patrons réunis à Londres.

M. Brown met en avant une dette publique actuellement inférieure à 40% du PIB, soit faible par rapport à celle des voisins, pour estimer que le Royaume-Uni a les moyens de prendre des mesures de relance importantes.

M. Darling devait dévoiler un paquet fiscal de 15 ou 16 milliards de livres, avec pour mesure centrale la baisse de 2,5 points de la TVA, qui passerait ainsi de 17,5% à 15%, le minimum admis par l'Union européenne.

Cette mesure aurait un coût d'environ 12 milliards de livres. Elle serait accompagnée d'autres décisions comme l'extension d'un abattement fiscal de 120 livres par an consenti aux contribuables les plus modestes, ou un report du projet d'augmenter le taux de l'impôt sur les plus petites sociétés.

Mais ce paquet devrait contribuer au creusement du déficit public, déjà alimenté par la baisse naturelle des recettes en temps de crise, et attiser la colère de l'opposition qui dénonce «la bombe à retardement» des finances publiques.

«Les gros titres des journaux demain pourraient parler de cadeaux fiscaux», «mais la vraie histoire, ce sera une dette publique plus élevée à l'avenir» et «des impôts plus élevés» à terme, a lancé M. Cameron, devant la même assemblée de patrons.

M. Cameron a comparé le déficit public britannique à ceux de la Hongrie, de l'Égypte et du Pakistan.

En réponse, M. Darling a l'intention d'annoncer une plus grande sévérité dans les dépenses après la crise, dans tout ce qui n'est pas santé ou éducation. Et dévoiler une mesure de nature à ravir l'électorat travailliste, le passage dans deux ans de 40 à 45% du taux d'imposition des contribuables les plus riches, ceux qui gagnent plus de 150 000 livres par an.

Mais cette mesure à elle seule ne devrait pas rapporter plus de deux milliards de livres par an.

Avant même d'être officielle, la baisse de la TVA a quant à elle commencé à susciter des doutes. Certains économistes s'inquiètent qu'elle ne hâte encore la déflation qui menace le pays. D'autres se demandent si elle sera vraiment incitative, alors que les consommateurs rechignent actuellement devant des rabais bien plus importants consentis avant Noël par des chaînes de distribution aux abois.

M. Brown a enfin appelé à des politiques de relance coordonnées entre États, notamment dans l'Union européenne où un plan de relance doit être dévoilé mercredi par la Commission.

La chancelière allemande Angela Merkel, qui venait de voir le président français Nicolas Sarkozy, a fait d'ores et déjà savoir qu'en tout cas, une baisse générale de TVA ne paraissait pas appropriée pour l'Allemagne et la France.