Avec ses 65 employés qui produisent annuellement quelque 7 millions de pieds carrés de bois de planchers et un chiffre d'affaires de plus de 10 millions $, l'entreprise Renyco inc., de Thurso, est sans doute le fabricant de planchers de bois franc résidentiels le moins connu de la région.

Avec ses 65 employés qui produisent annuellement quelque 7 millions de pieds carrés de bois de planchers et un chiffre d'affaires de plus de 10 millions $, l'entreprise Renyco inc., de Thurso, est sans doute le fabricant de planchers de bois franc résidentiels le moins connu de la région.

Sur le marché nord américain, Renyco n'est pas vraiment en compétition avec les deux autres manufacturiers de planchers en Outaouais, chacun ayant sa niche de produits.

C'est en 1998 que Renyco débute ses activités en prenant en main les opérations de Doweloc, à Thurso, une entreprise de fabrication de planchers pour les wagons de train qui allait fermer ses portes.

"On a relancé cette usine avec l'idée de passer éventuellement d'un produit de niche, comme le plancher de wagons de train, a un produit de masse, soit le plancher résidentiel. Mais en axant notre stratégie de mise en marché sur la réparation de planchers de wagons existants plutôt que sur la construction de wagons neufs, la relance a été mieux qu'espérée, ce qui a retardé la conversion de l'usine pour la production de planchers résidentiels", explique Louis Reny, directeur général et propriétaire fondateur de Renyco.

Ce délai a permis de constater que le marché résidentiel évoluait très rapidement et que la tendance était aux usines de grandes tailles. L'entreprise a donc ajusté le tir pour développer un projet plus imposant en s'adjoignant la Caisse de dépôts et de placements du Québec comme partenaire financier dans le projet.

"Au début, nous avions l'intention d'incorporer l'usine de planchers résidentiels dans le même édifice que Doweloc, mais c'était trop petit. On a plutôt décidé de repartir à neuf dans notre immeuble actuel, situé dans le parc industriel de Thurso. Tandis que l'usine de planchers de wagons est demeurée dans le bâtiment original (rue Alexandre) et a changé de nom", souligne M. Reny.

Produit destiné aux distributeurs

En 2000, Renyco devient donc strictement une usine de fabrication de planchers résidentiels non vernis. Alors qu'il y a cinq ans, 95 % de sa production prenait la route des États-Unis, son marché se divise aujourd'hui à part égale entre le Canada et le pays de l'Oncle Sam. Son produit est destiné aux distributeurs qui le vendent à des poseurs qui vernissent le plancher sur place.

Les essences de bois feuillus employées sont le chêne rouge et blanc, l'érable, le bouleau et le merisier qui proviennent en grande partie des USA. Les produits de Renyco sont commercialisés sous ce nom au Canada, alors que l'appellation Maplecan est utilisée sur le marché américain.

"Nous recevons les planches de bois brutes de toutes les longueurs et largeurs. Notre machinerie spécialisée contrôlée au laser les découpe en différentes dimensions pour optimiser l'utilisation de la matière première. Tout le processus de conversion de la planche brute au produit fini prend de cinq à dix minutes", précise le propriétaire de Renyco.

Tous les résidus de bois provenant du processus de sciage sont récupérés, puis vendus pour être transformés entre autres en compost ou en panneaux de particules de bois. On recycle même les blocs de réception de la matière première.

À son arrivée à l'usine, l'approvisionnement de bois provenant des États-Unis est encore vert. Jusqu'à récemment, Renyco devait donc l'expédier dans la région montréalaise pour le faire sécher avant de passer au processus de fabrication du plancher résidentiel.

Mais cette étape ne sera plus nécessaire prochainement puisque l'entreprise vient d'investir plus de 2 millions $ pour la construction d'un séchoir permettant de traiter le bois directement à l'usine thursolienne et de créer au moins cinq nouveaux emplois.

Cette nouvelle façon de faire permet à Renyco de mieux contrôler la qualité du processus de séchage, d'optimiser le rendement de sa matière première et de diminuer ses coûts de transport.

"Il y a présentement une épuration dans l'industrie forestière et plusieurs entreprises doivent fermer leurs portes. Investir présentement, c'est un peu à contre-courant. Mais on n'a pas le choix de le faire pour se mécaniser, s'optimiser et augmenter la qualité car ce sont trois facteurs pour rester vivant dans le marché d'aujourd'hui", conclut Louis Reny.

ysoucy@ledroit.com