Les grands argentiers du Groupe des Sept (G7) sont tombés d'accord vendredi à Washington sur un «plan d'action» destiné à restaurer la confiance à l'issue d'une semaine de krach boursier planétaire.

Les grands argentiers du Groupe des Sept (G7) sont tombés d'accord vendredi à Washington sur un «plan d'action» destiné à restaurer la confiance à l'issue d'une semaine de krach boursier planétaire.

Les ministres des Finances et les présidents des banques centrales des sept principales puissances financières de la planète (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon) sont convenus que «la situation actuelle (appelait) une action urgente et exceptionnelle».

Ils disent leur volonté de «continuer à travailler ensemble pour stabiliser les marchés financiers et restaurer le flot du crédit pour soutenir la croissance économique mondiale».

Selon ce plan en cinq points, les Sept s'engagent à «prendre des mesures décisives» pour empêcher la faillite de banques importantes, et à faire tout ce qu'il faut pour «débloquer le crédit» afin «d'assurer que les banques et les institutions financières aient un accès large aux liquidités et aux capitaux».

Ils s'engagent également à agir pour que les banques puissent lever les capitaux «suffisants» auprès du secteur public comme privé afin qu'elles puissent «continuer à prêter aux ménages et aux entreprises».

Ils plaident en faveur de garanties «robustes et cohérentes» des pouvoirs publics pour faire reprendre confiance aux déposants dans la sécurité de leur épargne et s'engagent à débloquer le marché du crédit hypothécaire, à l'origine de la crise financière actuelle.

Les participants à la rencontre de Washington étaient arrivés en ordre dispersé, apparemment incapables de s'entendre sur une solution commune pour aider leurs banques.

Le communiqué final ouvre la porte à une éventuelle entrée de l'Etat américain dans le capital de banques, comme le souhaitaient les Européens.

Ceux-ci avaient critiqué la décision des autorités américaines de laisser la banque d'affaires Lehman Brothers déposer son bilan mi-septembre. La chute de cette institution avait effectivement provoqué une brusque aggravation de la crise financière.

Le texte du G7 ouvre aussi la voie à un plan européen de sauvetage des banques. Les Américains ont déjà un tel plan qui prévoit d'accorder jusqu'à 700 milliards de dollars de fonds publics pour racheter les actifs dépréciés des banques et leur permettre d'assainir leur bilan.

Les Européens vont discuter de cette question lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro dimanche à Paris.

La question reste de savoir si le message du G7 suffira à rassurer les marchés, qui ont connu de par le monde une semaine de krach historique.

Le professeur Peter Morici de l'Université du Maryland (États-Unis) est sceptique, qui ne voit dans le communiqué du G7 qu'un «ensemble de nobles buts» et pas l'action coordonnée qui aurait été à même de rassurer les Bourses.

Mais les participants avaient laissé entendre dès avant la rencontre que cela serait difficile en insistant comme l'hôte de la réunion, le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson, ou la ministre française Christine Lagarde sur les «différences» entre les membres du G7.

Signe qu'il reste encore du travail à faire, M. Paulson a estimé après la réunion qu'il n'avait «jamais été plus important de trouver des solutions collectives pour (...) rétablir la santé de l'économie mondiale».

Madame Lagarde a estimé pour sa part que le G7 avait délivré un message «extrêmement fort».

La réunion du G7, à laquelle se sont joints sur la fin le ministre des Finances et le président de la banque centrale russes, était prévue de longue date dans le cadre des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale dans la capitale américaine, mais a pris une importance grandissante dans le contexte de la crise actuelle.