Les banques canadiennes et les assureurs pourraient profiter de la «vente de feu» d'actifs des services financiers aux États-Unis, selon Adam Waterous, chef de la filiale des services bancaires d'investissement de Scotia Capital.

Les banques canadiennes et les assureurs pourraient profiter de la «vente de feu» d'actifs des services financiers aux États-Unis, selon Adam Waterous, chef de la filiale des services bancaires d'investissement de Scotia Capital.

«Ce sera la plus grosse vente de feu depuis les années 20 et les sociétés financières canadiennes sont bien positionnées», a indiqué M. Waterous hier au cours d'une entrevue. «Il s'agit d'une occasion qui ne se présente qu'une fois dans une vie», a-t-il ajouté.

L'indice bancaire KBW, qui compte 24 membres, a chuté de 19% cette année tandis que le gouvernement américain se penche sur un plan de sauvetage de 700 milliardsUS. Des banques et des assureurs, dont Lehman Brothers et American International Group (AIG), ont été contraints de se départir d'actifs.

Les firmes financières canadiennes, y compris la Banque Toronto-Dominion et la Financière Manuvie, ont subi relativement peu de pertes en raison du resserrement du crédit intervenu à la suite de pertes et de dépréciations de 587 milliardsUS subies par des sociétés financières à l'échelle mondiale.

M. Waterous, 47 ans, soutient que les assureurs canadiens occupent peut-être la meilleure position pour acquérir des actifs à l'étranger. Des analystes, dont André-Philippe Hardy, de RBC Marchés des capitaux, ont déjà souligné que Manuvie, Sun Life Financial et d'autres assureurs pourraient s'intéresser à des actifs vendus par AIG.

Le ratio cours/valeur comptable d'AIG, qui compare le prix de l'action d'une entreprise à sa valeur comptable par action, se situe présentement à 0,13%, comparativement à 1,68% à la fin de 2007, selon des données de Bloomberg.

«Nous aurons peut-être de la chance et nous conclurons un marché comme aux États-Unis où ces gens obtiennent des franchises pour une bouchée de pain», indiquait le 29 septembre dernier Dominic D'Alessandro, PDG de Manuvie. «C'est tout simplement incroyable», ajoutait-il.

De plus, l'effondrement de Lehman Brothers et la vente de Merrill Lynch à Bank of America offriront plus d'occasions aux banques canadiennes de prêter à des entreprises aux États-Unis, selon M. Waterous. Scotia Capital, filiale de la troisième banque en importance au Canada, projette de compter sur plus de banquiers aux États-Unis après avoir embauché trois directeurs généraux dans ses secteurs des produits de base au cours des 12 derniers mois, a-t-il précisé.

«C'est un moment idéal pour renforcer l'équipe», a dit M. Waterous, qui a été promu à son nouveau poste le mois dernier.

M. Waterous dirige également la filiale conseil Scotia Waterous, active dans le secteur du gaz et du pétrole, qui a été acquise par la Banque de la Nouvelle-Écosse en 2005. Au cours des 12 mois terminés le 30 septembre dernier, Scotia Capital a réalisé 24 marchés dans le secteur du gaz et du pétrole, selon des données de Bloomberg, soit davantage que toute autre banque d'affaires. La Banque de la Nouvelle-Écosse vient au deuxième rang en ce qui concerne la valeur des fusions, derrière JP Morgan Chase&Co.

M. Waterous dit s'attendre à un «flux record de transactions» dans le secteur des produits de base au cours des six prochains mois, tandis que les prix pétroliers baissent et que les perspectives de croissance de ces entreprises s'affaiblissent. La valeur des fusions et acquisitions dans le monde a chuté de 28% cette année, à 2,37 mille milliardsUS, indiquent des données de Bloomberg. Par rapport au neuf premiers mois de 2007, la valeur des fusions au Canada a chuté des deux tiers environ, à 105,6 milliards au cours de la période correspondante cette année.

«C'était plus difficile de conclure un marché à ces prix il y a quatre mois, indique M. Waterous. Aujourd'hui, les prix se situent à des niveaux raisonnables.»