Entraînements personnalisés dans un gymnase, cours de kick boxing, de yoga ou de Pilates, de plus en plus d'entreprises québécoises, préoccupées par la santé de leurs employés, offrent des activités physiques sur les lieux du travail.

Entraînements personnalisés dans un gymnase, cours de kick boxing, de yoga ou de Pilates, de plus en plus d'entreprises québécoises, préoccupées par la santé de leurs employés, offrent des activités physiques sur les lieux du travail.

«Depuis un an, on a atteint le momentum», constate Jean-Francois Lamarche directeur général du Groupe de promotion pour la prévention en santé.

«Les entreprises ont compris qu'il était nécessaire d'intégrer des activités physiques au travail pour le bien-être des employés et des sociétés. Il y a eu beaucoup de changements dans les mentalités.»

CGI, la Caisse de dépôt et placement du Québec, Alcoa; ce sont surtout les grandes compagnies avec suffisamment de ressources financières qui offrent un programme complet de santé.

L'automne dernier, la banque TD et Bio-K inauguraient leur salle d'entraînement à Laval.

«Le virage doit maintenant se faire auprès des PME qui, elles, ont moins de moyens. Mais 85 % des entreprises au Québec sont des PME», note Jean-François Lamarche.

Opération séduction

Avec le vieillissement de la population et la pénurie de main-d'oeuvre, qui frappera bientôt le Québec, les entreprises doivent pouvoir attirer et conserver leurs employés.

La nouvelle génération sur le marché du travail est plus sensibilisée par de saines conditions de travail. Ce n'est plus comme autrefois; il y a un changement dans les mentalités depuis cinq ou sept ans. Sans oublier que des employés en santé coûtent moins chers en assurances à l'employeur.

Selon Jean-François Lamarche, pour garder ses employés en forme, il vaut mieux instaurer les activités physiques sur les lieux mêmes du travail.

«Lorsque les gens retournent chez eux, on remarque qu'ils n'ont pas envie de ressortir, mais plutôt de rester à la maison et de relaxer», constate-t-il.

Mais, attention! le simple fait d'offrir l'équipement de gymnase n'est pas suffisant. Il faut aussi offrir un encadrement et un suivi des activités par des professionnels.

«Autrement, les employés n'utiliseront pas les installations», prévient Jean-François Lamarche.

Il rappelle que des employés en santé, qui pratiquent 30 minutes d'activités physiques par jour, seront moins stressés, s'absenteront moins au travail et seront plus productifs.

Au siège social de Clarins Canada, où travaillent une centaine d'employés, on a bien compris cet aspect. Depuis près d'un an, trois fois par semaine, divers cours d'aérobies sont entre autres offerts sur les lieux du travail, après 17h.

L'aménagement complet de la salle a coûté 4000$. Directrice de la logistique chez Clarins, Julie Champagne a suivi des cours avec quelques membres de son équipe.

«J'ai remarqué qu'après, il y avait moins de tensions au travail, moins d'absentéisme et que les cours ont permis de créer des liens avec des gens de l'entreprise qui venaient d'autres départements et avec qui nous avons normalement peu ou pas de contact», note-t-elle.

Clarins déménagera ses bureaux en mars, et l'aménagement d'un local pour les activités physiques est aussi prévu.

Chez TD Meloch Monnex, à Laval, ce n'est pas seulement une salle d'entraînement qui a été créé. Des cours de yoga, un emplacement pour jouer à des jeux vidéo et au billard ont également été aménagé.

«On voulait offrir un moyen de détente à notre personnel, explique la directrice générale Gestion des actifs chez TD Meloche Monnex, Louise Daignault. C'est un projet pilote et ça fonctionne bien.»

Pour permettre aux 150 employés de relaxer, la banque a investi 1,8 million de dollars. La salle d'entraînement a coûté 10 000 $.

«C'est important lorsqu'on fait du recrutement de dire qu'on permet aux employés de se détendre», souligne Mme Daigneault.