Le PDG de Bell Canada, George Cope, n'a pas l'intention de changer de stratégie d'affaires, même si la transaction de vente au groupe Teachers' a avorté.

Le PDG de Bell Canada, George Cope, n'a pas l'intention de changer de stratégie d'affaires, même si la transaction de vente au groupe Teachers' a avorté.

Au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires, George Cope a rappelé les éléments qui permettront à Bell, espère-t-il, de regagner la confiance des consommateurs.

«Nous conservons la même stratégie, qu'on soit une entreprise en Bourse ou privée. La seule différence est la relation avec les investisseurs. En tant qu'entreprise en Bourse, nous ciblons davantage la croissance du dividende aux actionnaires, tandis qui si nous avions été une entreprise privée, il aurait plutôt fallu payer la dette», a-t-il dit.

Au cours de l'été, la nouvelle direction a commencé à réformer l'organisation pour la rendre plus flexible et davantage orientée vers le client, explique M. Cope. D'abord, l'organigramme a été aplati, ramenant de 11 à huit le nombre de niveaux hiérarchiques entre le PDG et le client. Cette réorganisation a provoqué le départ de 2500 employés mais permettra des économies de 400 millions.

Ensuite, Bell a lancé en septembre le service «le jour même ou le lendemain», promettant d'envoyer sans frais un technicien si un problème ne peut être réglé au téléphone chez ses clients résidentiels. Bell offre aussi l'installation express de la télévision satellite, de l'internet et de la téléphonie, dès le lendemain de la commande, moyennant 59,95$.

«Nous avons fait un pas majeur avec ce service de réparation. Ça fonctionne bien. Quelque 20 000 de nos employés sont derrière ça. Et nous voyons des améliorations, comme dans la réduction du nombre de plaintes» dit M. Cope.

L'homme qui a remplacé Michael Sabia convient qu'il reste du chemin à parcourir avec la clientèle, d'autant que la concurrence des Vidéotron et Rogers de ce monde est féroce. «Mais il y a de moins en moins de clients qui nous quittent, on le voit dans nos chiffres du troisième trimestre et bientôt du quatrième trimestre», dit-il.

Pour améliorer son service, BCE investira également dans son réseau filaire, sans fil et par satellite, de même que dans le service aux entreprises. Grosso modo, 80% des 2,5 milliards de dépenses en capital chaque année sont consacrés à l'amélioration de ces réseaux à large bande.

L'entreprise compte installer de la fibre optique dans les nouveaux édifices en copropriété pour commencer, suivi des édifices existants. Dans le reste du secteur résidentiel, il est question d'amener le réseau de fibres optiques dans le voisinage des maisons. L'entreprise a également commencé la conversion de son réseau sans fil du CDMA vers le HSPA, une norme de transmission qui a plus d'avenir.

George Cope ne prévoit pas de nouvelles coupes d'emplois. Il se dit évidemment déçu de l'échec de la transaction mais juge maintenant que le plan d'affaires peut être exécuté sans fusion ou acquisition. «Il ne faut jamais dire jamais, mais ce n'est pas dans notre stratégie», dit M. Cope, qui soutient avoir reçu un fort appui du conseil d'administration, bien qu'il soit perçu comme l'homme de Teachers'.

Dividende et rachat d'actions

Hier, l'entreprise a par ailleurs annoncé le retour du dividende trimestriel aux actionnaires (36,5 cents par action) et le rachat de 40 millions d'actions, soit quelque 5% des actions en circulation. Ce rachat est décrit comme le moyen le plus efficace pour distribuer du capital aux actionnaires. Il contribuera également à l'accroissement du bénéfice par action et du flux de trésorerie.

Maintenant qu'elle n'est plus visée par une acquisition par endettement, BCE conservera de hauts niveaux de liquidité financière, avec des cotes de crédit de premier ordre. Hier, les investisseurs ont toutefois semblé sceptiques face au rachat d'actions, faisant reculer le titre en Bourse de 3,6%, à 21,23$.