Une joaillerie de luxe, Harry Winston, a été victime jeudi du «casse du siècle» en France, avec un butin de 85 millions d'euros (137 M$ CAN) de bijoux dérobés dans sa boutique de la prestigieuse avenue Montaigne à Paris.

Une joaillerie de luxe, Harry Winston, a été victime jeudi du «casse du siècle» en France, avec un butin de 85 millions d'euros (137 M$ CAN) de bijoux dérobés dans sa boutique de la prestigieuse avenue Montaigne à Paris.

Il s'agit du plus important vol toutes catégories jamais commis en France. Le record mondial dans la bijouterie date de 2003 avec le vol de diamants pour 100 millions d'euros à Anvers, en Belgique.

Jeudi après-midi, au n° 29 de l'avenue Montaigne, en plein Triangle d'or de Paris, un quartier aux nombreuses boutiques de luxe, quatre hommes armés, dont deux déguisés en femme, ont pénétré dans la bijouterie fréquentée par une riche clientèle internationale.

Les malfaiteurs étaient visiblement très bien renseignés puisqu'ils connaissaient les noms de certains employés et les caches discrètes où sont déposés des bijoux non exposés.

Quinze personnes - employés et clients - se trouvaient dans la boutique, qui occupe un petit hôtel particulier théoriquement très sécurisé.

Les malfaiteurs les ont rassemblées «sans ménagement» dans un coin de l'établissement, et ont raflé, en quelques instants et sans tirer un coup de feu, parures de bijoux, bagues et autres colliers qu'ils ont glissés dans des sacs avant de prendre la fuite.

La maison Harry Winston a déclaré à son assureur un préjudice de 85 millions d'euros, a annoncé le parquet de Paris. Une précédente estimation des bijoux volés faisait état d'un montant de 80 millions d'euros.

Créée en 1920, la marque est un des grands noms de la joaillerie, fournisseur des familles princières, des nababs et des grandes stars du cinéma, avec des boutiques aux adresses mondiales les plus prestigieuses.

Depuis New York, le joaillier a fait savoir, dans un communiqué, qu'il allait «coopérer avec les autorités dans leur enquête». «Notre première préoccupation va vers les employés», a-t-il ajouté.

L'enquête, confiée à la Brigade de répression du banditisme, a commencé par l'audition de la dizaine de témoins, l'examen des films de surveillance et du dispositif d'alarme, relié à une centrale en Suisse.

Les policiers pensent avoir affaire «à de grands professionnels» et n'écartent aucune piste: grand banditisme français ou ressortissants de pays de l'Est devenus, selon des sources policières, un «nouvel Eldorado pour les trafiquants».