Jim Flaherty, ministre fédéral des Finances, a indiqué hier qu'il avait dit aux patrons des banques canadiennes que le pays avait besoin d'une réglementation plus serrée des services financiers pour éviter de futures dépréciations.

Jim Flaherty, ministre fédéral des Finances, a indiqué hier qu'il avait dit aux patrons des banques canadiennes que le pays avait besoin d'une réglementation plus serrée des services financiers pour éviter de futures dépréciations.

«Le resserrement du crédit n'est pas terminé et nous devons surveiller le dossier attentivement», a indiqué lundi M. Flaherty à des reporters à Toronto au sortir d'une réunion avec les patrons des grandes banques canadiennes.

«Dans certains secteurs, dit-il, je m'attends à ce que les banques jouent un rôle de leadership. Par exemple, d'ici 100 jours, les banques canadiennes auront établi et adopté des pratiques à l'avant-garde en matière de divulgation.»

Le Canada surveille de plus près les services financiers après que les banques eurent dévoilé des pertes combinées de 7,5 milliards sur des investissements et à la suite du gel du marché du papier commercial au pays.

M. Flaherty a réitéré les demandes présentées aux banques pour qu'elles répondent aux exigences formulées le 11 avril dernier par le Groupe des sept nations industrialisées pour réviser les règles de gestion du risque des liquidités et pour améliorer les normes comptables touchant les éléments hors bilan.

Ces propositions correspondent à celles du Forum sur la stabilité financière, un organisme de Bâle, en Suisse, qui conseille le G7.

Les banques canadiennes sont «bien capitalisées», assure M. Flaherty, qui ajoute cependant que la prochaine année pourrait être «difficile».

«Nous trimons» pour respecter l'échéance de 100 jours, a déclaré aux reporters Richard Waugh, PDG de la Banque Scotia.

«Nous travaillons de concert, dit-il, et une telle coopération est l'une des forces du système canadien.»

M. Flaherty a précisé qu'il prévoit se réunir de nouveau avec les patrons des banques «avant l'été» pour un état de l'avancement de la mise en oeuvre des mesures.

Il a aussi rappelé son opinion voulant que le Canada a besoin d'un gendarme commun en matière de commerce des valeurs mobilières pour remplacer le système actuel formé d'organismes de réglementation provinciaux, ce qui contribuerait selon lui à prévenir de futures crises financières.

M. Flaherty a annoncé que le rapport d'un comité d'experts à être publié plus tard cette année comprendra un projet de loi qu'il soumettra aux dirigeants des 13 provinces et territoires du Canada.

Selon le ministre, des différences entre certaines des règles des provinces en matière de divulgation ont peut-être contribué à l'effondrement du marché du papier commercial non bancaire l'an dernier.

«Je veux m'assurer que lorsque nous réglementons au meilleur des intérêts des Canadiens et des investisseurs canadiens partout au pays, nous n'ayons pas de brèches dans notre réglementation qui rendent les Canadiens vulnérables et qu'on leur vende des produits sans les informer à propos de ce qu'ils achètent, a-t-il dit. C'est regrettable, mais quelque chose de semblable s'est manifestement produit au Canada.»