C'est une véritable gifle que vient de recevoir Desjardins, que la Commission des relations du travail (CRT) condamne à payer plus de 900 000 $ à cinq employées de la caisse Desjardins de la Mitis à Sainte-Angèle-de-Mérici, près de Mont-Joli, en perte de salaires et dommages moraux et punitifs subis à la suite d'un congédiement injustifié survenu il y a trois ans.

C'est une véritable gifle que vient de recevoir Desjardins, que la Commission des relations du travail (CRT) condamne à payer plus de 900 000 $ à cinq employées de la caisse Desjardins de la Mitis à Sainte-Angèle-de-Mérici, près de Mont-Joli, en perte de salaires et dommages moraux et punitifs subis à la suite d'un congédiement injustifié survenu il y a trois ans.

Desjardins n'en a pas fini puisqu'il faudra ajouter à ce montant des sommes reliées à des préjudices fiscaux et actuariels et les conséquences d'une poursuite engagée au civil contre la Fédération des caisses Desjardins pour 3,2 M$, une cause qui sera présentée en Cour supérieure à Rimouski le 4 septembre.

«Comme il y a encore une autre cause pendante, nous nous abstenons de tout commentaire», a dit Gervais Turbide, avocat des plaignantes.

Les employées qui avaient été accusées d'avoir fraudé et volé la caisse en bénéficiant de la gratuité de frais d'administration sur certaines transactions de leurs comptes bancaires ont réintégré leur travail il y a un an au centre de services de Sainte-Angèle après une première décision de la CRT.

Chez Desjardins

«Nos avocats sont à analyser cette décision. Je ne m'avancerai pas sur aucun commentaire», a dit au Soleil André Chapleau, directeur des relations de presse chez Desjardins.

Il n'a pas non plus été possible de savoir quels ont été les frais engagés par Desjardins et quelle partie de la pénalité du CRT couvrait les assurances de Desjardins. Aucun commentaire non plus sur un possible arrangement à l'amiable.

«Je ne m'avancerai pas plus sur ce terrain.»

Le jugement de 44 pages du commissaire Pierre Bernier est cinglant envers Desjardins.

«La caisse populaire de la Mitis, quelque indépendante soit-elle, s'est entourée, pour décréter la peine capitale à l'endroit des requérantes, d'une batterie de mandataires issus de la Fédération, qui ont tous manqué à leur devoir, pour des raisons qui demeurent obscures, mais qui sont révélatrices d'une incurie inqualifiable.»

Quelque 35 jours d'audiences ont été nécessaires pour présenter cette cause en relations de travail qui mettait en jeu, sur le plan financier, une somme de moins de 2000 $, selon les calculs effectués par le Soleil, selon les données contenues dans la décision initiale du commissaire Bernier.

Les commissaires ont reproché à la présidente du conseil d'administration d'avoir parcouru les rues du village pour ébruiter les motifs de la suspension des requérantes par Desjardins, qui a commis une «double faute par un congédiement injuste, sans qu'il ne soit nécessaire de prouver l'abus de droit et celle qui résulte de la conduite de l'employeur qui dénote de la maladresse, de l'insouciance, voire de la malveillance, assimilable à de l'abus de droit.»

Un avis de correction aurait dû être émis à ces employées au lieu du congédiement compte tenu de la «disproportion entre le manquement et la sanction (...), et ce, après une enquête interne bâclée et un rapport d'enquête incomplet, faussé et déformé», lit-on dans la décision initiale. Un premier commissaire avait été récusé lors de cette longue procédure qui aura duré environ deux ans et demi.

La décision de la CRT est sans appel, mais peut être l'objet d'une demande de révision, ce qui n'avait pas été le cas l'an dernier quand le commissaire Bernier avait rendu sa décision sur le fonds.