Le déficit commercial des Etats-Unis s'est réduit à 64,3 milliards de dollars en septembre, soulagé par la décrue des prix du pétrole, et malgré un recours accru aux importations chinoises, a indiqué jeudi le département du Commerce.

Le déficit commercial des Etats-Unis s'est réduit à 64,3 milliards de dollars en septembre, soulagé par la décrue des prix du pétrole, et malgré un recours accru aux importations chinoises, a indiqué jeudi le département du Commerce.

Les analystes tablaient sur une baisse à 66 milliards de dollars. C'est le déficit le plus bas enregistré depuis avril, et sa réduction (-6,8%) est bienvenue après deux mois de record successifs.

Les chiffres d'août ont été révisés en légère baisse à 69 milliards de dollars contre 69,9 milliards annoncé initialement.

A première vue les tendances à l'oeuvre dans la baisse de septembre sont très encourageantes: une baisse des importations après six mois de hausse consécutifs (-2,1% à 187,5 milliards de dollars) conjuguée à une progression des exportations à un niveau record (+0,5% à 123,2 milliards).

La réduction du déficit s'explique essentiellement par la chute des cours du pétrole. Les importations de matières premières et de fournitures industrielles ont reculé de 3,6 milliards de dollars.

La balance pétrolière a ainsi réduit son déficit à 22,7 milliards de dollars, alors que le prix moyen à l'importation du baril refluait pour la première fois après cinq mois de hausse successifs (62,52 dollars).

Mais les Américains ont aussi moins importé de voitures (-413 millions), moins de biens d'équipement (-555 millions) et moins de produits alimentaires.

Du côté des exportations, ils ont vendu plus de matières premières (+1 milliard) et plus de biens d'équipements (+713 millions).

Le rapport souligne cependant une tendance de fond du déficit américain: l'aggravation de la dépendance vis-à-vis des importations chinoises.

Le déficit envers la Chine s'est creusé de 4,6% à 23 milliards de dollars, un niveau record qui représente plus du tiers du déficit total.

La seule grande catégorie de produits à avoir vu les importations augmenter en septembre, au point d'atteindre un niveau record, est d'ailleurs celle des biens de consommation (vêtements, magnétoscopes...) où les Chinois excellent à produire des biens à bas prix.

Cette situation exaspère les industriels américains qui accusent Pékin de donner un avantage déloyal à ses propres entreprises en maintenant sa monnaie artificiellement sous-évaluée, ce qui provoque un exode d'emplois américains.

Selon les analystes, les délocalisations d'emplois ont été l'un des facteurs qui ont pesé dans le vote massif des Américains en faveur des démocrates mardi lors des élections parlementaires.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le déficit commercial atteint 586,2 milliards de dollars, contre 522 milliards de dollars sur la même période de 2005. Les Etats-Unis devraient donc dépasser le record de 717 milliards atteint l'an dernier.

Ce creusement inquiète les partenaires des Etats-Unis qui voient le pays vivre au-dessus de ses moyens et s'accomoder de "déficits jumeaux" (commercial et budgétaire) au financement fragile.

Géographiquement, le déficit s'est fortement réduit vis-à-vis de l'Union européenne (-36% à 7 milliards de dollars), en raison d'une contraction drastique envers l'Italie (-49% à 1,1 md) et le Royaume-Uni (-40% à 400 millions). En revanche le déficit avec la France a progressé de 9,5% à 1,1 milliard.

Le défit a baissé vis-à-vis du Canada (-6,7% à 5,7 milliards), du Mexique (-6,2% à 5,8 milliards), et des pays producteurs de pétrole de l'OPEP (-18% à 9,2 milliards).

Dans un rapport séparé, le département du Travail a fait état d'une baisse de 20.000 des allocations chômage à 308.000 au cours de la semaine close le 4 novembre, contre 318.000 attendus par les analystes.

Il a par ailleurs annoncé une baisse de 2% des prix à l'importation en octobre et de 0,6% hors produits pétroliers.

cg/hel