Le financier québécois Martin Tremblay n'aurait «probablement» pas plaidé coupable à une accusation de blanchiment d'argent à New York, en novembre, s'il avait obtenu une libération sous caution pour organiser sa défense, écrit-il dans une lettre envoyée au Journal de Montréal.

Le financier québécois Martin Tremblay n'aurait «probablement» pas plaidé coupable à une accusation de blanchiment d'argent à New York, en novembre, s'il avait obtenu une libération sous caution pour organiser sa défense, écrit-il dans une lettre envoyée au Journal de Montréal.

Le document manuscrit daté du 4 février est une réponse à une lettre qu'un journaliste du Journal de Montréal avait fait parvenir à M. Tremblay en juillet.

L'homme d'affaires, originaire du Saguenay et établi depuis plusieurs années aux Bahamas où il dirigeait la firme Dominion Investments, écrit que la preuve amassée contre lui, notamment une vidéo captée à son insu par des agents doubles de la police américaine, le 19 mars 2005, n'est pas concluante.

Les deux policiers s'étaient fait passer pour des trafiquants de drogue russes et avaient demandé l'aide de Martin Tremblay pour blanchir une somme de 220 000$ US.

«Je ne pense pas que la preuve vidéo était accablante.»

«Il n'y a jamais eu d'entente, de deal ou quoi que ce soit (avec les agents doubles). «Mais d'un point de vue pratique, ce n'est pas évident de se battre contre le gouvernement américain, avec tous ses moyens et prêt à tout pour gagner», écrit Martin Tremblay.

Il parle ensuite de son désir de retrouver sa famille «le plus rapidement possible» et soumet que son plaidoyer aurait pu être différent, en d'autres circonstances.

«J'aurais probablement fait différemment si j'avais eu la liberté sous caution. Malheureusement, je n'ai pas eu cette chance.

«Je pense que les agents américains ont agi sur la base d'informations trompeuses et qu'ils s'attendaient à découvrir autre chose.»

Martin Tremblay devait connaître sa sentence cette semaine, mais le juge John F. Keenan, de la cour du district Sud de New York, a plutôt reporté l'audience au 14 mars.

Ses avocats et la poursuite ont promis de ne pas en appeler si le juge Keenan inflige à M. Tremblay une peine variant de 5 ans et 10 mois à 7 ans et 3 mois, mais le magistrat a rappelé qu'il a toute la latitude nécessaire pour aller au-delà ou en deçà de la suggestion des procureurs.