Le Groupe Jean Coutu (T.PJC.A), qui est sur le point de conclure la vente annoncée de ses pharmacies aux États-Unis, «pèse sur l'accélérateur» pour rénover son réseau au Québec.

Le Groupe Jean Coutu [[|ticker sym='T.PJC.A'|]], qui est sur le point de conclure la vente annoncée de ses pharmacies aux États-Unis, «pèse sur l'accélérateur» pour rénover son réseau au Québec.

Le président et chef de l'exploitation de la chaîne au Canada, François-J. Coutu, évalue qu'une trentaine d'établissements ont soit ouvert leurs portes, soit été rénovés au cours des 12 derniers mois, ce qui correspond à près de 10 % de son réseau du Québec.

Il prévoit un rythme de rénovation d'une soixantaine de pharmacies par année.

Comme Jean Coutu dessert tout le Québec, ses ouvertures de pharmacies sont moins nombreuses, mais son réseau âgé de 38 ans a besoin d'être rénové, explique le président. Jean Coutu a mis au point un nouveau concept pour guider ses travaux.

«Même le logo de la compagnie a changé», note-t-il. Cette année, François Coutu dénombre sept pharmacies nouvelles et relocalisées, 11 autres rénovées et 15 pharmacies où les travaux sont bien amorcés, en fonction du concept futur.

Les franchisés continuent d'investir de 40 à 50 M$ par année et Jean Coutu en fait autant, souligne le président.

La rivale Pharmaprix

Le programme de rénovations s'explique également par la croissance rapide annoncée par Pharmaprix, la bannière québécoise du géant canadien Shoppers Drug Mart, selon l'analyste du courtier Marchés mondiaux CIBC, Perry Caicco.

«Shoppers n'investit pas plus au Québec qu'ailleurs au Canada», réplique François Coutu, en minimisant cette croissance.

«C'est difficile pour Pharmaprix au Québec», poursuit-il. Perry Caicco souligne que, malgré l'ouverture de grandes succursales, Pharmaprix n'arrive pas à faire d'aussi bonnes affaires au Québec que Jean Coutu, une institution.

Avec Jean Coutu qui met l'accent sur le Québec et Pharmaprix qui y prend de l'expansion, Perry Caicco voit surtout la pression augmenter sur les autres chaînes de pharmacies.

François Coutu et Perry Caicco s'entendent presque sur la part de marché de Jean Coutu au Québec, soit entre 41 % et 43 %. Le président estime détenir 31 % des ventes de médicaments sur ordonnance et 41 % du marché traditionnel des pharmacies au Québec.

À cela s'ajoute la part de Jean Coutu dans les médicaments en vente libre et les ventes de produits non pharmaceutiques, dit-il. Jean Coutu détiendrait ainsi environ trois fois la part de marché de son plus proche concurrent au Québec, qui serait Uniprix selon François Coutu.

«Jean Coutu est difficile à déloger», indique François Coutu, «mais il ne faut rien tenir pour acquis et continuer d'innover».

Le leader québécois va ouvrir sa 327e pharmacie à la fin du mois (30 mai) près d'un La Baie et d'un supermarché Metro au centre commercial Le Boulevard, en rénovation depuis l'an dernier.

François Coutu ne pourra préciser qu'en août prochain le nombre de pharmacies ouvertes et rénovées d'ici la fin de 2007.

«Plusieurs projets se terminent et de nombreux autres dossiers cheminent, mais dépendent des décisions de franchisés, de la conclusion d'achats de terrains et de l'obtention de permis».

La chaîne doit conclure la vente de ses pharmacies américaines Brooks et Eckerd au géant Rite Aid d'ici le début de juin, estime le président.

«Jean Coutu n'aura ainsi plus de dette, ou la remboursera en grande partie, et deviendra l'actionnaire principal de Rite Aid, à la hauteur de 32%».

François Coutu nie par contre que la chaîne va verser un dividende spécial aux actionnaires, comme le prétend Perry Caicco. «Ce n'est pas encore envisagé», conclut-il.