L'Inde et le Canada ne sont pas encore les meilleurs amis au monde en matière de commerce international. Mais ça ne saurait tarder.

L'Inde et le Canada ne sont pas encore les meilleurs amis au monde en matière de commerce international. Mais ça ne saurait tarder.

Alors qu'ils viennent de signer un accord sur les investissements étrangers, les deux pays songent à entamer dès cet été des négociations en vue de conclure un traité de libre-échange.

«L'Inde et le Canada sont deux pays qui ont beaucoup de points en commun. Le Canada respecte la diversité ethnique et religieuse. Comme nos économies sont complémentaires, un traité de libre-échange est une possibilité que nous voulons examiner», a dit le ministre indien du Commerce et de l'Industrie, Kamal Nath, en entrevue à La Presse Affaires en marge de la Conférence de Montréal.

Le ministre Nath se soucie de la dépendance de l'économie canadienne envers les États-Unis. Il pense détenir une partie de la solution. «Le Canada a toujours eu une économie très liée à celle des États-Unis, dit-il. Nous aimerions que le Canada devienne une économie qui échange davantage avec d'autres partenaires, dont l'Inde.»

Avant de commencer leurs discussions, le Canada et l'Inde ont convenu d'attendre la conclusion des négociations de Doha sur un traité de libre-échange international. Ces négociations ont été officiellement suspendues par l'Organisation mondiale du commerce en juillet 2006, mais plusieurs pays tentent de les ranimer.

«Nous verrons l'état des négociations en juillet», dit le ministre Nath.

Le ministre indien est bien placé pour évaluer le sort des négociations de Doha. Lundi, il a pris l'avion en direction de l'Allemagne afin de participer à une séance cruciale de négociations qui se tiendra aujourd'hui (mardi).

Autour de la table: l'Inde, l'Union européenne, le Brésil et les États-Unis. Si les pays du G4 ne parviennent pas à s'entendre, plusieurs observateurs croient qu'il s'agira de la fin définitive du cycle de Doha.

«Cette rencontre sera un succès si les pays développés acceptent de corriger leurs distorsions en matière de libre-échange, dit le ministre Nath. Les États-Unis ne peuvent prôner le libre-échange tout en subventionnant leurs industries, notamment l'agriculture. Ils doivent arriver à la table des négociations demain avec une nouvelle position. Ils doivent se convaincre d'abord avant de demander aux pays en voie de développement (d'en faire plus).»

Advenant le succès des négociations de Doha, le Canada et l'Inde auraient tout de même intérêt à discuter de libre-échange, selon le ministre Nath. «Les accords internationaux n'empêchent pas les ententes bilatérales, qui sont souvent complémentaires», dit-il.

Le ministre Nath a profité de son séjour au pays pour annoncer la conclusion d'un accord de promotion et de protection des investissements étrangers avec le Canada. Selon le ministère des Affaires étrangères et Commerce International Canada, l'accord apportera plus de stabilité et de prévisibilité au régime juridique qui s'applique aux investissements entre les deux pays.

«Le marché indien offre d'énormes possibilités aux investisseurs canadiens. Le Canada est fermement résolu à encourager les investissements bilatéraux. Cet accord procurera un environnement stable aux investisseurs et stimulera encore davantage les flux d'échanges et d'investissements», a déclaré le ministre fédéral du Commerce international, David Emerson, par voie de communiqué.

L'Inde est le 16e partenaire commercial en importance du Canada. En 2006, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 3,6 milliards de dollars, dont 528 millions en investissements directs.