Bombardier (T.BBD.B) profitera-t-elle du salon aéronautique du Bourget pour faire décoller sa CSeries?

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] profitera-t-elle du salon aéronautique du Bourget pour faire décoller sa CSeries?

Pas sûr. Mais il y a de bonnes chances pour que l'avionneur annonce quelques jalons importants dans le développement de la nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places.

Il pourrait être question du moteur qui équipera l'appareil, ou de nouveaux partenaires. Bombardier pourrait aussi franchir une étape importante en offrant officiellement la nouvelle mouture de son appareil à des clients potentiels.

Cette procédure, connue sous le terme anglais «Authority to offer», permet de tester le marché et de recueillir un certain nombre de commandes.

Chose certaine, Bombardier tiendra une grande conférence de presse lundi matin, à l'ouverture du salon, en présence du grand patron de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin, mais aussi du responsable du programme de la CSeries, Gary Scott.

Elle dévoilera également une toute nouvelle maquette grandeur nature de la cabine du nouvel appareil pour remplacer la maquette présentée au Bourget il y a deux ans.

«C'est un signal positif que la direction du programme ait décidé d'investir dans une nouvelle maquette, pour que justement les clients potentiels, les investisseurs potentiels et les partenaires potentiels puissent venir s'asseoir dans la CSeries», note le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne.

Le choix d'un moteur pour la CSeries constituera une des étapes les plus importantes du développement de la CSeries.

Or, depuis le début, le choix d'un motoriste s'est révélé une véritable saga. Pratt & Whitney Canada a été écartée dès le début parce qu'elle se spécialisait dans des moteurs de plus petite puissance. Bombardier a donc entamé des discussions avec deux grands consortiums de motoristes, IEA (Rolls-Royce et Pratt & Whitney) et CFM International (General Electric et Snecma), mais les pourparlers ont échoué.

Puis, grande surprise à la veille de l'ouverture du salon du Bourget, il y a deux ans: Pratt & Whitney Canada est revenue dans le portrait après avoir obtenu l'autorisation de sa société mère, l'américaine Pratt & Whitney.

Un manque de commandes fermes a cependant forcé Bombardier à mettre le projet de CSeries sur la glace pendant un an.

L'avionneur a toutefois continué à travailler discrètement sur la nouvelle famille d'appareil et à faire évoluer le concept en y intégrant davantage de matériaux composites.

Nouvelle surprise en décembre dernier: Bombardier ne discutait plus avec Pratt & Whitney Canada, mais plutôt avec l'américaine Pratt & Whitney parce que les besoins en puissance avaient augmenté.

Le géant de Hartford, au Connecticut, propose un nouveau moteur, une turbo soufflante à réducteur, qu'il destine à la nouvelle génération d'appareils mono-corridor (soit les appareils qui seront appelés à remplacer les Boeing 737 et les Airbus A320).

CFM a refait son apparition dans la course, mais Pratt & Whitney conservait une longueur d'avance. Mais voilà que Rolls-Royce vient d'entrer dans la course avec une variante de son moteur Trent, une turbine à triple corps qui a la particularité d'être beaucoup plus légère que le moteur de Pratt & Whitney. Bref, les paris sont ouverts.

Marc Duchesne explique que Bombardier a reporté de 2010 à 2013 l'entrée en service de sa CSeries pour justement profiter de ces nouvelles avancées technologiques.

«Suite à nos consultations avec les motoristes, nous avons réalisé que la technologie moteur ne serait pas prête pour 2010-1011, mais pour 2013», déclare M. Duchesne.

Une éventuelle CSeries pourrait cependant faire face à une nouvelle compétition: selon des médias brésiliens, Embraer serait en train d'étudier le lancement d'un appareil de même taille, la série 200, un appareil pouvant accommoder jusqu'à 140 passagers.

Et selon des médias français, la société mère d'Airbus, EADS, étudierait la possibilité de confier une partie importante de la fabrication de nouveaux appareils de 80 à 120 places à l'avionneur russe Sukhoi.

Sukhoi pourrait d'ailleurs causer de sérieux maux de tête à Bombardier dans un autre domaine: l'avionneur avance rapidement dans son projet de biréacteur régional SuperJet.

L'appareil peut compter sur des partenaires occidentaux d'importance comme l'italienne Alenia et le groupe français Safran. Il devrait obtenir sa certification russe avant la fin de 2008 et sa certification européenne au début de 2009.

La Chine prépare également son propre biréacteur régional, l'ARJ (Advanced Regional Jet). Et voilà que Mitsubishi devrait profiter du salon du Bourget pour se lancer à son tour dans le marché de l'aviation régionale avec le MRJ (Mitsubishi Regional Jet), un appareil de 70 à 90 places.