Il en aurait coûté 69 M$ de plus pour indexer pleinement en 2005 les pensions des retraités de l'État, indique une étude commandée par l'Association québécoise des retraités du secteur public (AQRP).

Il en aurait coûté 69 M$ de plus pour indexer pleinement en 2005 les pensions des retraités de l'État, indique une étude commandée par l'Association québécoise des retraités du secteur public (AQRP).

Le document, rendu public lundi, révèle que l'indexation complète de tous les retraités du Québec, tant ceux du secteur public que du secteur privé, aurait coûté 215 M$.

Mais les gouvernements auraient récupéré quelque 40 M$ de cette somme grâce aux revenus fiscaux.

«Cette étude confirme que l'appauvrissement des retraités a des conséquences collectives importantes, sur le plan économique, par une baisse de la consommation de biens et de services», a commenté le président de l'AQRP, Roger Bellavance, en dévoilant le contenu de l'étude.

Le document a été rédigé par Gérald Leblanc, spécialiste des questions de retraite et professeur d'économie à l'Université Laval.

Selon des données de 2005, il y a au Québec quelque 645 000 retraités, dont 233 000 retirent une pension du secteur public par le biais de la Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances (CARRA).

Les autres 412 000 pensionnés, qui proviennent généralement du secteur parapublic ou privé, touchent pour la plupart des pensions à prestations déterminées, qui ne sont pas indexées.

Dans le secteur public, les pensions ne sont pas pleinement indexées depuis 1982. Elles sont indexées à la moitié de l'indice des prix à la consommation (IPC) depuis 2000. Entre 1982 et 2000, il fallait que cet indice dépasse les trois% par année pour que l'indexation commence à s'appliquer.

«Les régimes actuels, tant privés que publics, sont insuffisants pour maintenir le niveau de vie des retraités. Le maintien de ce niveau de vie est une nécessité et il devra se faire dans une perspective d'équité entre les générations», a plaidé M. Bellavance.

Les dirigeants de l'AQRP comptent rencontrer les députés des différents partis représentés à l'Assemblée nationale au cours des prochaines semaines pour les sensibiliser à cette pauvreté grandissante des retraités.

M. Bellavance a rappelé que la présidente du Conseil du trésor, la ministre Monique Jérôme-Forget, s'était engagée à réaliser une étude approfondie d'ici un an sur la situation financière des retraités québécois.

La non-indexation des régimes de pension «fait en sorte que le retraité voit se détériorer son pouvoir d'achat année après année», conclut M. Bellavance.