Le prix de l'or continue à briller sur le marché des contrats à terme.

Le prix de l'or continue à briller sur le marché des contrats à terme.

Hier (jeudi), il a atteint temporairement son plus haut niveau en cinq mois.

Dans ces conditions, il vaut mieux attendre un repli avant d'augmenter la part des grands producteurs aurifères dans ses placements.

«On surveille ce secteur de près car il est important d'en avoir dans son portefeuille, affirme Benoit Gervais. Mais on attend que les cours reculent vers 600$US l'once avant de faire d'autres achats.»

Le gestionnaire torontois de Mackenzie Financial Corporation pense que le prix du métal jaune oscillera dans une fourchette de 600 $US à 700$US cette année.

Hier (jeudi), le cours de l'or a touché 661,20$US l'once sur le marché des contrats à terme de février au New York Mercantile Exchange. Il s'agissait de sa meilleure cote depuis le 10 août dernier.

En fin de séance, il s'est toutefois replié à 648,10$US l'once, en recul de 0,2% sur la veille. Depuis le 5 janvier, son niveau le plus bas depuis deux mois, son prix a augmenté de 6%.

M. Gervais rappelle que l'or, comme plusieurs autres métaux, est entré dans une phase de consolidation au printemps.

Le 12 mai dernier, il avait flirté avec les 732$US l'once, un sommet vieux de 26 ans. Par la suite, son cours a reculé sans jamais se rapprocher de cette marque.

Selon le gestionnaire, cette modération des prix s'explique surtout par l'apaisement observé dans la hausse des coûts de production des entreprises.

Dans une moindre mesure, il observe également une augmentation de la production mondiale.

Pour le moment, la part des titres aurifères dans son portefeuille Fonds universel ressources Mackenzie a été abaissé à 17% par rapport à 25% au cours des derniers six mois, précise le cogestionnaire d'actifs d'une valeur de 7 milliards.

«Au cours de cette année ou au début de l'an prochain, il y aura des fenêtres d'opportunités pour acheter dans ce secteur, avance le spécialiste. Nous allons attendre car les titres des producteurs d'or sont intéressants en raison de la diversification et de leur rôle de valeur refuge qu'ils apportent aux portefeuilles de placements.»

Benoit Gervais pense qu'il faudra privilégier les sociétés qui pourront augmenter leurs marges de profit ou leur production.

Parmi les 10 plus importantes positions du Fonds universel de métaux Mackenzie, il présente cinq entreprises.

Il estime que Iamgold (IMG) profite de sa fusion avec Cambior car elle pourra, à la fois, réaliser des synergies et relancer les opérations de la minière québécoise.

Pour sa part, Mvelaphanda (MVL, Bourse de Johannesburg) bénéficie de son association avec Gold Fields, une autre minière d'Afrique du Sud.

Par ailleurs, Randgold Ressources (GOLD, Bourse de New York) mettra en production une nouvelle mine de classe mondiale cette année.

La canadienne Agnico Eagle (AEM) dispose d'un bon profil de croissance alors que la petite Andina Minerals (ADM, Bourse canadienne de croissance) pourrait annoncer une découverte de 3,5 millions d'once d'ici février et de 1,5 million supplémentaires en cours d'année.

À plus long terme, Benoit Gervais reste positif sur l'évolution du prix de l'or.

«Plusieurs raison devraient soutenir son ascension», estime le spécialiste.

Tout d'abord, il remarque que les taux d'intérêt réels sont extrêmement bas à travers le monde.

Ensuite, il constate que les coûts de production des entreprises continuent d'augmenter.

«Il s'agit d'une industrie très fragmentée, dit-il. Pour réaliser des profits, les producteurs établissent des prix pour couvrir leurs coûts de production et de capital.»

Sans compter qu'il est de plus en plus difficile et dispendieux de trouver de nouveaux gisements et de les mettre en production.

Enfin, il souligne que les banques centrales contribuent à dévaluer les monnaies par rapports aux actifs réels.

«Le lingot d'or est un excellent outil pour s'assurer contre cette situation», explique M. Gervais.