Composant avec une économie ralentissante et une inflation qui ne semble pas échapper à son contrôle, la Banque du Canada parie que c'est un taux directeur stable qui lui permettra d'arriver à ses fins.

Composant avec une économie ralentissante et une inflation qui ne semble pas échapper à son contrôle, la Banque du Canada parie que c'est un taux directeur stable qui lui permettra d'arriver à ses fins.

En effet, l'institution fédérale maintient son taux directeur à 3%, le taux adopté le 22 avril dernier, conformément aux prévisions des analystes.

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Sur les trois facteurs que la banque centrale recensait afin d'expliquer la tenue de l'économie canadienne, deux auraient évolué tel que prévu. Ce sont l'état de l'économie américaine et les turbulences sur les marchés financiers internationaux.

Par contre, la Banque du Canada écrit dans son communiqué que «le risque s'est accentué qu'une interaction accrue entre la faiblesse de l'économie américaine et les tensions sur le marché du crédit puisse se répercuter sur les perspectives pour 2009 aux États-Unis».

En ce qui concerne le troisième grand facteur, soit les prix élevés des produits de base, le risque d'une baisse s'est matérialisé récemment en raison du ralentissement de la croissance de la demande. Cela a affaibli le dollar canadien. La banque centrale croit que les prix resteront volatils.

Conséquemment, le ralentissement économique mondial et le repli du dollar canadien devraient avoir des effets opposés sur la demande de biens et services en provenance du Canada.

En août, Statistique Canada démontrait que l'économie canadienne a subi un dur ralentissement depuis deux trimestres, évitant la récession technique de peu. Après un recul de 0,2% du PIB réel au premier trimestre, l'économie a crû de 0,1% au deuxième trimestre grâce à la demande intérieure, tandis que la demande étrangère a faibli.

Pendant ce temps, les prix à la consommation bondissaient de 3,4% en juillet en raison de l'essence et l'alimentation.

L'indice de référence utilisé par la Banque du Canada, qui exclut les données les plus volatiles, s'élevait toutefois à 1,5% pour un quatrième mois de suite, une donnée plus rassurante.

En tenant compte de ces données, la Banque du Canada affirme que l'activité économique est un peu moins forte que prévu mais qu'elle demeure près de la capacité de production.

Même si les tensions inflationnistes à l'échelle de la planète et pour l'indice global au Canada sont fortes, l'institution estime que les indices des prix à la consommation convergeront vers 2% lors de la deuxième moitié de 2009.

Le communiqué diffusé ce matin en dit toutefois peu sur les risques à surveiller prochainement, laissant peu d'indices sur les intentions futures de la banque centrale.

La prochaine décision sur les taux d'intérêt sera annoncée le mardi 21 octobre. Le Rapport sur la politique monétaire sera publié deux jours plus tard.