Les employés de BCE (T.BCE), pour la plupart actionnaires de l'entreprise, ont dû se résigner à voir le titre plonger, hier matin. Rien pour requinquer des employés qui, selon un sondage interne réalisé il y a un an, n'avaient déjà pas le moral.

Les employés de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]], pour la plupart actionnaires de l'entreprise, ont dû se résigner à voir le titre plonger, hier matin. Rien pour requinquer des employés qui, selon un sondage interne réalisé il y a un an, n'avaient déjà pas le moral.

Toute la journée, on n'a parlé que de la décision de la Cour d'appel du Québec et du cours de l'action dans les locaux de l'entreprise.

Quelques cadres rencontrés devant le siège social de Montréal échangeaient sur la mauvaise nouvelle du jour.

Tiraillés entre l'optimisme et le doute, ils prévoient qu'une entente à l'amiable surviendra entre BCE, les acheteurs et les porteurs de titres de dette. Mais si ce n'est pas le cas, la valeur de l'action plongera de nouveau.

Pas trop grave pour les jeunes employés, mais inquiétant pour les plus anciens qui accumulent des actions depuis longtemps, note une cadre intermédiaire de BCE.

«Tous les employés étaient assurés que la transaction se ferait, rappelle Michel Ouimet, vice-président du Syndicat des communications, de l'énergie et du papier, qui représente 20 000 salariés de Bell. Tout le monde attendait l'entente à 42,75$ l'action.»

Maintenant, l'incertitude. Que se passera-t-il avec BCE?

«C'est très difficile comme ambiance de travail, a confié Francine Charron, employée du Service des téléphonistes et représentante syndicale. On vit dans l'incertitude, et c'est le pire sentiment qu'on peut avoir dans un travail.»

«On ne connaît pas les vues du nouvel acquéreur», note Mme Charron, en ajoutant du même souffle que les employés ne savent pas plus ce qui se passera si la transaction avorte.

Les courriels répétés du président Michael Sabia pour les informer de l'évolution du dossier ne semblent pas apaiser toutes les craintes des employés de Bell.

«Il y a toutes sortes d'hypothèses qui circulent à l'interne, raconte une employée de bureau. Mais depuis 1995, il y a tellement de bouleversements. On ne sait rien et on espère pour le mieux.»

Selon Francine Charron, l'entreprise met tellement d'énergie dans cette transaction qu'elle «ne s'occupe plus de la compétition».

«C'est vraiment une distraction, dit un cadre de la région de Québec. On a hâte que les dirigeants pensent à autre chose. Depuis un an, ils ne pensent qu'à ça.»

Le même cadre souligne que cela vient s'ajouter au stress des négociations avec les techniciens du Québec et de l'Ontario. Les techniciens sont actuellement dans la période de vote sur la troisième offre de Bell, que le syndicat recommande d'approuver.

C'est d'ailleurs ce qui préoccupe davantage les dirigeants syndicaux. Une entente permettrait d'assurer certaines conditions de travail aux techniciens pour cinq ans, nouveaux propriétaires ou non.

Et d'éliminer un tant soit peu d'incertitude.