Le projet éolien TerraVents que caresse la compagnie SkyPower dans la MRC de Rivière-du-Loup est sur la glace au moins jusqu'en décembre. La proposition d'achat de 77,2 M$ du projet TerraVents par SkyPower Corporation, acceptée par la société en commandites SkyPower Wind Energy Fund sème l'inquiétude dans le milieu.

Le projet éolien TerraVents que caresse la compagnie SkyPower dans la MRC de Rivière-du-Loup est sur la glace au moins jusqu'en décembre. La proposition d'achat de 77,2 M$ du projet TerraVents par SkyPower Corporation, acceptée par la société en commandites SkyPower Wind Energy Fund sème l'inquiétude dans le milieu.

«C'est très inquiétant. Nous fondons beaucoup d'espoir sur ce projet, dont la construction devait débuter cet automne, et y avons consacré beaucoup d'énergie. Décidément, la région a de la difficulté avec ses projets majeurs par les temps qui courent», affirme le directeur général de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, M. Pierre Levesque, faisant référence à la récente annonce du report de près de deux ans du projet de port méthanier.

Le projet TerraVents de 300 M$, le plus important parc éolien projeté au Canada, a connu beaucoup de modifications au fil du temps.

D'abord accepté par le milieu avec enthousiasme, il a changé du tout au tout à plusieurs reprises afin de répondre aux exigences de protection du territoire visées par un règlement de contrôle intérimaire adopté par la MRC.

Tout cela a causé des délais. Le projet est passé de 134 à 114 éoliennes et de 201 à 167 MW.

«Les changements ont réduit de façon significative la production d'électricité projetée et ont augmenté les coûts de l'installation.»

«Malgré tous les efforts, la société en commandite n'a pas été en mesure d'obtenir les accommodements, amendements et révisions requis pour que le projet soit viable économiquement», commente Yvan Loubier, porte-parole de SkyPower.

La compagnie mère, SkyPower, rachète donc sa filiale TerraWinds. Les investisseurs privés pourront ainsi être indemnisés pour les déductions fiscales dont ils devaient bénéficier et dont ils n'ont jamais vu la couleur, puisqu'aucune éolienne n'a encore été érigée.

«Le conseil d'administration de la société en commandite a accepté l'offre de SkyPower Corp. et la présentera aux actionnaires en décembre. Il est évident que d'ici là, tout est sur la glace. Ce sera aux nouveaux propriétaires, si la vente est acceptée, de décider de l'avenir du projet TerraVents», conclut M. Loubier.

Le préfet Michel Lagacé n'y voit pour sa part rien d'inquiétant.

«SkyPower était pris avec des délais qui font que leurs investisseurs n'auraient pu toucher leurs déductions fiscales. Avec cette acquisition, ils pourront être dédommagés et SkyPower aura plus de temps. C'est un signe que la compagnie désire réaliser son projet», dit-il.

«Ils ont voulu éviter des problèmes avec leurs investisseurs privés. C'est la même chose qui s'est produite l'an dernier», commente le maire de Rivière-du-Loup, M. Michel Morin.

SkyPower et la MRC caressent un deuxième projet, plus modeste. Viger-Withworth a été présenté à Hydro-Québec, lors du récent appel d'offres de 2000 MW d'énergie éolienne.

Celui-ci générerait entre 70 et 200 MW et demanderait l'installation de 47 à 133 turbines de 1,5 MW chacune.

Le projet TerraVents doit créer 225 emplois durant la phase de construction et 20 permanents par la suite.

Les retombées économiques anticipées pour le Bas-Saint-Laurent sont évaluées à 78 M$, 142 M$ à l'échelle de la province.