La Chine a rejoint les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Espagne et d'autres pays aux prises avec une déprime immobilière.

La Chine a rejoint les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Espagne et d'autres pays aux prises avec une déprime immobilière.

Bien que les dernières statistiques nationales indiquent une croissance de moins de 10% de juillet 2007 à juillet 2008 des prix moyens des actifs immobiliers, les courtiers chinois soutiennent que les prix ont baissé par rapport aux sommets atteints plus tôt cette année, ajoutant que le nombre de transactions a aussi chuté.

Ce ralentissement survient au moment où le taux de croissance des exportations chinoises a diminué considérablement en yuans et tandis que les marchés boursiers ont piqué du nez.

Cette confluence d'événements s'est traduite par ce que des économistes ont décrit comme une décélération de la croissance économique en Chine. Mais à près de 10%, cette croissance fait encore l'envie de nombreux pays.

Les courtiers précisent que les volumes de ventes ont d'abord diminué rapidement dans le sud-est de la Chine pour ensuite se répandre dans le reste du pays. Devant composer avec moins d'acheteurs, les vendeurs ont commencé à baisser les prix des biens immobiliers résidentiels et commerciaux.

Dans certains coins du sud-est du pays, les prix ont chuté de 10% à 40%.

Dans d'autres régions, le nombre de transactions a baissé, mais les prix n'ont fait que commencer à diminuer. Par exemple, le nombre de ventes de maisons a chuté des deux tiers à Harbin, dans le Nord-Est, bien que les prix n'aient reculé que de 4% par rapport à la même période l'an dernier.

«Les gens y pensent à deux fois et ils prennent beaucoup plus de temps avant de décider s'ils achètent ou non une propriété», indique Hwang Sha, courtier immobilier de Xiamen, au centre-est de la Chine.

Des villes moins affectées

Les villes plus loin à l'intérieur de la Chine sont moins affectées. Dan Yian, courtier immobilier de Chongqing, plus importante ville du sud-ouest de la Chine, indique que le volume de transactions de maisons y a diminué de 20% à 30% jusqu'à présent cette année.

Mais les prix n'ont pas encore baissé par rapport au niveau stable de 730$US le mètre carré, ce qui se traduit par un prix de près de 66 000 $US pour un appartement typique d'environ 90 mètres carrés.

Par contre, les villes côtières de la Chine continentale, qui dépendent des exportations, ont subi les pires baisses sur les marchés immobiliers. Et certains de ces problèmes commencent à avoir des répercussions ailleurs en Asie.

Freddy Wu, chef de la direction de Hong Kong Property Services, précise que son agence immobilière a constaté que des investisseurs de la Chine continentale n'ont pas respecté leurs engagements financiers au cours des derniers mois sur un dixième de leurs achats d'appartement à Hong Kong, renonçant ainsi à la mise de fonds qu'ils avaient fournie.

De nombreux investisseurs chinois sont coincés par le recul des marchés boursiers et immobiliers sur le continent et préfèrent subir une perte maintenant plutôt que d'être obligés de vendre à rabais plus tard, explique M. Wu.

Valses des grues

Les grues continuent leurs valses dans le ciel des villes chinoises. Mais Ralph J. Gerson, vice-président de Guardian Industries, premier fabricant de verre aux États-Unis et troisième en importance dans le monde, indique que la demande augmente moins rapidement en Chine pour le verre isolé de haute technologie que l'on trouve dans les édifices de bureaux modernes.

De nouveaux indices de problèmes économiques plus vastes ont été dévoilés mercredi lorsque le gouvernement a publié des statistiques mensuelles. Ainsi, la croissance des importations et des investissements dans des titres de revenu fixe a diminué. L'inflation a subi une forte baisse au niveau de la consommation, passant de 6,3% en juillet à 4,9% en août.