Le constructeur aéronautique français Dassault Aviation va délocaliser hors de France une partie de sa production "dans des zones dollar ou à bas prix", annonce son président Charles Edelstenne dans une interview au quotidien parisien Le Monde daté de dimanche-lundi.

Le constructeur aéronautique français Dassault Aviation va délocaliser hors de France une partie de sa production "dans des zones dollar ou à bas prix", annonce son président Charles Edelstenne dans une interview au quotidien parisien Le Monde daté de dimanche-lundi.

"Nous sommes en train de préparer les mesures d'adaptation de la société à la nouvelle situation crée par les derniers dérapages du dollar. Elles seront annoncées au personnel dans les premiers jours de janvier", déclare M. Edelstenne dans cette interview.

Dassault Aviation va conserver en France "les chaînes d'assemblage ainsi que les activités de haute technologie, qui garantissent la qualité de nos avions. En dehors de tout cela, tout peut être délocalisé", ajoute M. Edelstenne.

Pour le président de Dassault Aviation, dont les principaux concurrents sont américains, cette décision s'explique par la "dépréciation du billet vert" face à l'euro avec un "recul supplémentaire de 30% en deux ans".

"Nous ne pouvons supporter un tel écart en produisant et en achetant en zone euro. La démarche naturelle va être la délocalisation dans des zones dollar ou à bas coût, comme cela à été fait par l'industrie automobile", indique M. Edelstenne, car "nous devons encore réduire nos coûts pour maintenir le prix de nos avions compétitif".

Pour M. Edelstenne, Dassault Aviation peut "transférer certaines fabrications d'éléments de structure. Il en va de même pour certaines tâches dans les bureaux d'études, aujourd'hui entièrement réalisés en France".

"On peut imaginer installer dans des pays à bas coûts des activités non stratégiques. Mais il n'est évidemment pas question de toucher à la conception des avions. Tout cela se fera de manière progressive. Nous devons nous assurer que les partenaires retenus répondront à nos normes de qualité", précise-t-il.

Dassault Aviation a enregistré une forte progression de son bénéfice net de 46% au premier semestre 2007, porté par les succès de ses avions d'affaires Falcon ,même s'il n'a toujours pas vendu son avion de combat Rafale à l'étranger depuis sa mise sur le marché au milieu des années 90.

En 2006, Dassault Aviation, qui disposait d'une trésorerie de 4,28 milliards fin août 2007, avait réalisé un chiffre d'affaires de 3,3 milliards d'euros, contre 3,42 milliards en 2005.