Les requins de la finance ont fait de 2007 une année record en fusions et acquisitions au Canada, mais le tout s'est terminé en queue de poisson.
Les requins de la finance ont fait de 2007 une année record en fusions et acquisitions au Canada, mais le tout s'est terminé en queue de poisson.
C'est un peu ce que dit la banque d'investissement Crosbie avec son rapport des fusions et acquisitions du quatrième trimestre et de l'année 2007.
Cette banque torontoise qui recense les transactions de façon trimestrielle fait remarquer d'entrée de jeu que 2007 a été drôlement occupée.
Ainsi, on constate une hausse de 44% de la valeur des transactions pour un record de 370 G$. Selon Crosbie, 2020 fusions et acquisitions pour une valeur de 257 G$ se sont faites pendant l'année.
Les achats les plus spectaculaires ont été celui du numéro un des télécoms BCE par la caisse de retraite des enseignants ontariens Teachers (51 G$) et du producteur d'aluminium Alcan par la minière anglo-australienne Rio Tinto (40 G$).
Le rapport souligne que 60 transactions avaient une valeur de plus de 1 G$.
L'étau du crédit se resserre
Aux troisième et quatrième trimestres, le navire s'est fait ébranler par une vague. Avec ses 425 transactions (pour 52,5 G$) le quatrième trimestre est le plus faible depuis le troisième de 2005.
Crosbie estime que le resserrement du crédit a eu un impact important sur les achats financés par emprunt, surtout effectués par les fonds privés comme KKR et les fonds de pension comme Teachers.
Ian Macdonell, directeur général de Crosbie, ne croit pas assister à un effondrement du marché, par contre.
«Si les inquiétudes grandissantes à propos des perspectives économiques et du resserrement du crédit heurtent le marché des fusions et acquisitions de façon certaine, indique M. Macdonell, le niveau d'activité est demeuré respectable comparativement aux normes historiques.»
«Nous nous attendons à voir peu de grosses transactions pour au moins la première moitié de 2008 alors que les marchés digèrent le "carnet de commandes" de prêts finançant des achats», ajoute l'homme.
Le secteur des services financiers actif
Les données compilées par la banque d'investissement démontrent que les acteurs des services financiers ont dévoré une bonne part du gâteau au quatrième trimestre.
Ainsi, l'achat de Commerce Bancorp par la Banque TD (8,5 G$ US) est le plus gros de la période de trois mois.
L'achat de RBTT Financial Holdings par la Banque Royale (2,2 G$ US) et la vente de Great-West Healthcare par la Great-West à Cigna Corporation (1,6 G$ US) marquent aussi le palmarès.
Enfin, Crosbie souligne que les acquisitions d'entreprises étrangères par des compagnies canadiennes ont été deux fois plus importantes que les prises de contrôles à sens inverse.