«Nous avons plusieurs compagnies qui, selon nous, pourraient être intéressées, entre cinq et sept, et nous leur avons envoyé la demande, mais personne n'a encore mis la main sur le sujet.»

«Nous avons plusieurs compagnies qui, selon nous, pourraient être intéressées, entre cinq et sept, et nous leur avons envoyé la demande, mais personne n'a encore mis la main sur le sujet.»

Ces mots, ce sont ceux de l'ambassadeur russe à Ottawa, Georgiy Mamedov, prononcés jeudi au terme d'une conférence tenue devant le Conseil des relations internationales de Montréal et rapportés par La Presse Affaires, vendredi.

Ceci découle d'un entretien qu'a eu le premier ministre Jean Charest avec son homologue de la Russie, Viktor Zubkov, en décembre, au sujet d'une possible relance des usines de magnésium Magnola, en Estrie, et Norsk Hydro, à Bécancour.

À ce moment, le gouvernement avait même laissé entendre qu'il était prêt à déployer des fonctionnaires directement en territoire russe, pour tâter le pouls des entreprises manifestant un certain intérêt.

Les intervenants dans le dossier avaient d'ailleurs fondé beaucoup d'espoir en ce qui semblait être une ultime démarche, mais aucun développement n'avait été signalé par la suite.

Puis, avec la démolition de l'usine prévue au printemps, l'espoir se faisait de plus en plus rare. Mais cette fois, l'information est venue directement de source russe, ce qui est une première.

Tout est possible

Pour le maire de Bécancour, Maurice Richard, cette nouvelle information confirme que des discussions sont toujours en cours, entre d'éventuels acheteurs et le géant norvégien Norsk Hydro.

«Tant que l'usine ne sera pas démolie, il y aura toujours de l'espoir... Tout est possible», prétend le premier magistrat.

Selon le député adéquiste de Nicolet-Yamaska, Éric Dorion, le ministre du Développement économique, Raymond Bachand, devrait s'assurer dès maintenant de la volonté des Russes.

«Si le ministre prenait ses responsabilités, il se serait déjà déplacé. Mais qu'est-ce qu'il fait? Il reste dans son bureau à Québec», a-t-il déploré, hier.

Le syndicat relance lui aussi le ministre Bachand, qu'il interpelle directement pour que la piste russe soit scrutée à la loupe.

«Nous, on y croit toujours à la relance. Mais la balle est dans le camp du ministre, explique le représentant national des TCA-Québec, Sylvain Martin. Le syndicat est content de voir qu'il y a toujours du monde qui regarde pour acheter.»

Norsk Hydro ne bronche pas

Cette nouvelle information a toutefois fait sourciller le porte-parole de Norsk Hydro, Ahmed Galipeau, hier.

«On me confirme qu'il n'y a rien de nouveau, sauf pour l'achat de pièces. Il y a des groupes russes, mais aussi chinois et américains qui en ont fait l'achat», a-t-il répondu, reprenant sensiblement le même argumentaire que lorsque l'option russe avait été évoquée, avant les Fêtes.

Selon lui, une vente à ce stade-ci est plutôt irréaliste.

«L'usine, dans son état actuel, n'est plus vendable. Un acheteur devrait investir beaucoup d'argent», estime M. Galipeau.

Il n'a pas été possible de joindre le ministre du Développement économique et l'ambassadeur russe, vendredi.