Un tribunal civil du Texas a rendu mercredi un verdict notable concernant l'anti-inflammatoire Vioxx, un médicament inventé au laboratoire montréalais Merck-Frosst, où travaillent 300 chercheurs.

Un tribunal civil du Texas a rendu mercredi un verdict notable concernant l'anti-inflammatoire Vioxx, un médicament inventé au laboratoire montréalais Merck-Frosst, où travaillent 300 chercheurs.

La Cour d'appel du Texas a renversé un jugement d'une cour de première instance qui avait tenu Merck&Co. civilement responsable du décès d'un patient américain de 71 ans, Leonel Garza, mort d'une crise cardiaque.

Le verdict de responsabilité avait été prononcé au terme d'un procès devant jury en avril 2006 et imposait à Merck un versement de 32 millions de dollars à la famille de M. Garza. Ces dommages ont par la suite été réduits à 7,7 millions.

Mercredi, la Cour d'appel du Texas a unanimement cassé le jugement sur le fond et annulé du même coup tout dédommagement financier. M. Garza, qui fumait et faisait de la haute pression, avait des problèmes cardiaques préexistants.

Selon les trois juges qui ont entendu l'appel, la poursuite n'a pas réussi à éliminer la possibilité que ces antécédents médicaux soient «une cause plausible de sa mort» et ce, «même en examinant toute la preuve sous l'angle le plus favorable aux plaignants».

Merck avait retiré Vioxx du marché en 2004 après la publication d'études faisant des corrélations entre ce médicament et un risque accru de crises cardiaques. Une avalanche de poursuites en recours collectifs ont suivi, dont une au Québec et deux autres au Canada.

Merck s'est défendu en cour et a jusqu'à présent remporté la plupart des poursuites qui sont allées jusqu'à un procès. Dans une déclaration publiée hier, Merck a noté que 12 procès américains devant jury ont tranché en faveur de Merck, tandis que seulement cinq ont donné raison aux plaignants. La décision d'hier en appel renverse une des cinq défaites judiciaires de Merck.

Aux États-Unis, Merck a négocié un règlement qui couvre la vaste majorité des poursuites concernant le Vioxx, et par lequel elle s'engage à verser 4,85 milliards de dollars. Ce règlement ne concerne pas les poursuites canadiennes.

Au Québec, la Cour supérieure a autorisé Gérald Sigouin et Roger Sainte-Marie à déposer un recours collectif contre Merck-Frosst, filiale canadienne de Merck. «Les plaignants n'ont pas jusqu'à présent déposé de poursuite basée sur cette autorisation», a indiqué mercredi une porte-parole de Merck-Frosst.

L'avocat de la poursuite, Me Claude Desmeules, n'a pu être joint mercredi.

Un recours collectif a aussi été autorisé en Saskatchewan et une demande est à l'étude en Ontario.

Selon Marlène Gauthier, de Merck-Frosst, un comité d'experts de Santé Canada a révisé le dossier de Vioxx à la lumière des données scientifiques disponibles et recommandé que Vioxx soit autorisé de nouveau au Canada. «Mais la compagnie n'a pris aucune décision à ce sujet», a-t-elle ajouté.

L'action de Merck, en forte baisse depuis le début de l'année en raison de ses pronostics de revenus, a clôturé en hausse de 66 cents US, à 39,83$US. L'action était à 60$US en janvier dernier.