La chute des marchés affectera-t-elle souffrir votre retraite? Tout dépend de la part des revenus qui dépendent de vos épargnes. Mais toute proportion gardée, il y a moyen de voir venir.

La chute des marchés affectera-t-elle souffrir votre retraite? Tout dépend de la part des revenus qui dépendent de vos épargnes. Mais toute proportion gardée, il y a moyen de voir venir.

Nous avons demandé aux experts de Planification financière Banque Nationale de dresser un tableau avec quelques cas typiques.

Nous posons l'hypothèse d'un homme de 65 ans qui entreprend sa retraite. Ses épargnes doivent lui permettre de maintenir son train de vie jusqu'à 93 ans, alors qu'il n'aura plus que 20% de chances d'être encore en vie. Son portefeuille équilibré maintiendra, une fois la chute de marché terminée, un rendement annuel moyen de 6%. Notre homme touchera le maximum admissible des rentes de la RRQ et recevra les prestations de la sécurité de la vieillesse selon les règles d'attribution.

S'il ne bénéficie d'aucun régime de retraite privé et qu'il veut maintenir un coût de vie de 30 000$ par année, il doit avoir en main un capital de 360 000$.

Une chute du marché boursier de 40% entraînerait une réduction de 20% de son portefeuille, composé pour moitié d'actions. S'il conserve son train de vie, ses épargnes, ramenées à 288 000$, seront épuisées à 84 ans. S'il veut les faire durer jusqu'à 93 ans comme prévu, notre retraité doit réduire ses dépenses annuelles de 9,67%, soit d'environ 3000$.

Par contre, s'il touche une rente d'une caisse de retraite d'employeur de 16 000$ par année, il n'aurait besoin que de 106 000$ d'épargnes. Un cataclysme boursier de 40% n'aurait qu'un impact de 2,8% sur ses revenus annuels, soit moins de 1000$ par année. «Les gens qui ont un régime de retraite n'ont pas un gros effort à faire: ils verraient à peine la différence», observe Sylvain Chartier, directeur de la planification fiscale chez Planification financière Banque Nationale.

Plus le train de vie augmente, plus la proportion des revenus assurés par les rentes gouvernementales est mince. Ainsi, dans le cas d'un coût de vie de 50 000$ sans régime de retraite complémentaire, une débandade boursière de 40% impose une réduction de dépenses de 12,5%, soit 6250$.

Grosso modo, la perte de coût de vie correspond à la moitié de celle du portefeuille, observe Sylvain Chartier. «Si j'ai perdu 10% de mon portefeuille REER, je devrais avoir une diminution de coût de vie de 5 à 6%.»

Mais il y a une nuance importante: alors que nos hypothèses stipulent un rendement annuel de 6% une fois que le marché aura atteint son plancher, le passé nous enseigne que la remontée est au départ beaucoup plus rapide. En conséquence, sur le plan budgétaire, «je dirais simplement aux gens d'être prudents», indique Sylvain Chartier. Peut-être une légère diminution des dépenses, en attendant de refaire le point avec son planificateur quand les marchés commenceront à se redresser.

L'IMPACT DE LA CRISE FINANCIÈRE

HYPOTHÈSES

> Homme de 65 ans

> Le capital s'épuise à 93 ans (20% de chances de survie)

> RRQ maximale, PSV selon les règles

> Profil d'investisseur : équilibré (50% en actions, 50% en revenus fixes)

> Donc baisse de marché de 20% = baisse de portefeuille de 10%

> Donc baisse de marché de 40% = baisse de portefeuille de 20%

> Rendement futur : 6%

> Régime de pension agréé (RPA) : indexé de 1%