Joseph, de Repentigny, a tout pour être heureux. Un super boulot, une blonde qui l'aime, une superbe maison, et deux jeunes enfants qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux.

Joseph, de Repentigny, a tout pour être heureux. Un super boulot, une blonde qui l'aime, une superbe maison, et deux jeunes enfants qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux.

À vrai dire, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...

Malgré cela, Joseph, 40 ans, est inquiet. Il est particulièrement préoccupé pour sa retraite, qu'il aimerait prendre à 60 ans, et pour les études de ses héritiers, âgés de 2 et 5 ans.

En fait, il se demande s'il lui serait possible d'épargner suffisamment pour financer l'éducation des enfants, tout en maximisant sa retraite.

Et il a une foule de questions sans réponse: Devrait-il emprunter pour investir dans des fonds d'étude et dans un REER? Que devrait-il faire avec l'épargne des enfants qui, pour le moment, ne rapporte pas grand-chose dans un compte d'épargne?

«J'ai besoin de mieux planifier mon avenir économique», dit-il.

Comme spécialiste en marketing d'une entreprise de télécommunications, Joseph touche 80 000$ par an. Côté épargne, il possède 40 000$ dans un REER immobilisé (de son ex-employeur), et 50 000$ dans un REER traditionnel.

Tous les ans, il cotise dans son REER à raison de 8000$; il possède malgré cela 67 000$ en droits de cotisation non utilisés.

Depuis un an, il participe de plus au régime de retraite de son employeur, qui devrait lui procurer à la retraite une rente équivalente à 2% de son salaire par année de participation.

Sa conjointe, Nathalie, 33 ans, gagne 40 000$ par an comme représentante dans une chaîne de restauration rapide. Elle aussi possède des REER, d'une valeur de 25 000$, et près de 35 000$ en droits de cotisation non utilisés.

Pour les enfants, le couple a accumulé 3000$ dans un compte d'épargne.

Le couple est propriétaire d'une résidence dont la valeur est estimée à 320 000$, grevée d'une hypothèque de 145 000$. Il reste d'ailleurs un solde RAP (régime d'accès à la propriété) à rembourser à raison de 1333$ par an pour les six prochaines années.

Bref, une fois tout calculé, le couple estime à 150$ par mois sa capacité d'épargne supplémentaire.

Martin Dupras, planificateur financier et vice-président du Groupe-conseil Aon, a analysé la situation financière de Joseph et de Nathalie. Son premier constat concerne la planification financière des études des enfants.

À ce sujet, dit-il, la première chose à faire serait de cotiser à un REEE (Régime enregistré d'épargne-études). Ce véhicule est pertinent en raison des subventions gouvernementales, du report et du fractionnement d'impôt qu'il procure sur le rendement.

On sait que le gouvernement fédéral offre depuis quelques années une subvention aux REEE, la Subvention canadienne à l'épargne-études (SCEE). Mais Québec a annoncé, en 2007, la mise en place d'un nouveau crédit d'impôt provincial pour les nouvelles cotisations effectuées dans le REEE.

Ce nouveau crédit, Crédit d'impôt remboursable pour l'épargne-études (CIREE) s'ajoute à la SCEE précitée. Il s'agit dans les faits d'une forme de subvention directe au REEE.

Le niveau de la SCEE et du CIREE varie selon le revenu familial. Des plafonds sont applicables et une forme de rattrapage des années passées est possible.

Et la retraite?

Pour la planification de la retraite, le spécialiste a fait des calculs en considérant que la cotisation REER de monsieur sera de 9133$ pour les six prochaines années et 8000$ pour les trois années suivantes; après, ses droits de cotisation non utilisés seront épuisés et seuls de nouveaux droits annuels de 600$ seront disponibles.

Le planificateur a aussi supposé qu'à mesure que les droits de cotisation de Joseph seront limités, la capacité d'épargne dégagée sera appliquée aux REER de Nathalie.

Donc à partir de 2016, une épargne REER annuelle de 7400$ sera effectuée au REER de Madame. De plus, à 60 ans, Joseph aura accumulé 20 ans de participation à son régime de retraite.

Qu'est-ce ça donne? En supposant un rendement net annuel sur les REER de 6% et un taux d'inflation annuel de 2,5%, le couple pourra donc compter, quand les deux seront à la retraite, sur des revenus de retraite globaux avant impôts de 67 323$ par an soit environ 56% de leurs revenus actuels (excluant les primes).

Il pourrait donc être difficile de maintenir leur niveau de vie dans ces conditions. Devraient-ils emprunter pour investir plus?

La réponse est non, comme pour dans la très grande majorité des cas, estime Martin Dupras, en raison notamment du traitement fiscal des intérêts de ce type de prêts, de la volatilité accrue découlant d'une stratégie de prêt-levier (emprunt pour investir) et de la tolérance au risque du couple.

Un emprunt pour cotiser au REEE ou au REER ne pourrait être pertinent que si le remboursement est effectué à l'intérieur d'une année.

Le planificateur recommande plutôt de garder le cap sur l'épargne systématique, avec peut-être un effort d'épargne supplémentaire au REER de Nathalie. Celle-ci pourrait aussi considérer reporter de quelques années l'âge de sa retraite.

LA SITUATION

Joseph, 40 ans, et Nathalie, 33 ans, aimeraient prendre leur retraite dans 20 ans. D'ici là, ils souhaiteraient avoir accumulé assez de capital pour financer les études de leurs deux enfants, tout en ayant économisé suffisamment pour une retraite dorée.

LES PARAMÈTRES

Joseph

Revenus : 80 000$/an

Dettes

RAP: 8000$

Actifs

REER: 90000$

Nathalie

Revenus : 40 000$

Actifs

REER: 25 000$

Conjointement

Maison, valeur 320 000$, solde hypothécaire 145 000$

ÉCRIVEZ-NOUS!Vous aimeriez qu'un planificateur financier examine votre situation? Investissement, immobilier, retraite, héritage, impôt, crédit, budget Quelle que soit la nature de vos questions, écrivez-nous ! Les dossiers retenus seront analysés par un spécialiste, dans le cadre de la chronique "Sous la loupe".

VOICI NOTRE ADRESSE: À vos affaires, 7, rue Saint-Jacques, Montréal (Québec) H2Y 1K9 ou notre courriel : avosaffaires@lapresseaffaires.com