Les prix des maisons connaissent leur première baisse en sept ans au Canada au premier trimestre, mais la Banque Scotia assure que la correction est mineure et saine.

Les prix des maisons connaissent leur première baisse en sept ans au Canada au premier trimestre, mais la Banque Scotia assure que la correction est mineure et saine.

Selon les données que les Études économiques Scotia publient jeudi sur les tendances immobilières il y a des «preuves convaincantes» que le marché s'essouffle au pays.

Les prix des propriétés privées en vente au Canada a baissé pendant quatre mois de suite cette année, pour une correction de 15% depuis les sommets de l'été 2007.

La hausse annuelle moyenne du prix des maisons devrait revenir à 5%, pour des conditions plus équilibrées.

La Scotia constate des ralentissements notables à Calgary et Edmonton après une montée en flèche des prix. Ces marchés sont devenus plus favorables aux acheteurs en raison de la demande réduite et des nouvelles inscriptions.

«Les hausses de prix devraient continuer à ralentir en 2009 avec le retour, pour la première fois en dix ans, à un marché équilibré», indique Adrienne Warren, économiste principale chez Études économiques Scotia.

«Parallèlement, ajoute Mme Warren, le nombre de mises en chantier devrait baisser progressivement et rejoindre les taux de formation des ménages annuels sous-jacents, soit environ 180 000 d'ici 2010, contre 225 000 à l'heure actuelle.»

Études économiques Scotia croit que le risque d'une correction majeure est encore faible. Les deux derniers booms immobiliers importants se sont produits pendant les années 1970 et 1980. Ces périodes ont été suivies de stagnation et de baisse des prix réels.

Adrienne Warren croit que les prix ne sont pas trop surévalués de cette façon à l'heure actuelle.

«Selon le modèle des prix de logements à long terme que nous avons adopté en 2007, dit-elle, les prix moyens des maisons excédaient de 8% la tendance à long terme, comparativement aux sommets des cycles immobiliers de 12% et de 18%, qui ont été atteints en 1976 et en 1989, respectivement.»

«Selon les dernières estimations du Fonds monétaire international, les surévaluations des prix immobiliers enregistrées au Canada figurent parmi les plus faibles à l'échelle internationale», ajoute l'économiste.

Un autre indicateur fait penser que les risques sont modérés.

Contrairement au marché américain, le monde immobilier canadien n'a pas connu l'offre de prêts hypothécaires comprenant des taux de lancement très bas. Aux États-Unis, les défauts de paiement ont explosé quand les taux sont revenus à la normale.

Aussi, la Scotia calcule que le resserrement du crédit et la hausse des coûts de construction ont contribué à contrôler les ardeurs des constructeurs.

Par contre, les conditions économiques pourraient changer la donne si elles devaient se détériorer.

«Bien que les facteurs économiques fondamentaux sous-jacents du marché national de l'immobilier restent solides, souligne Mme Warren, un ralentissement plus prononcé et prolongé de l'économie présenterait un risque majeur pour les perspectives et aurait des répercussions plus graves sur la production intérieure, l'emploi et la croissance du revenu.»