Les prix du pétrole rebondissaient mercredi en réaction à l'annonce d'une baisse assez prononcée et inattendue des réserves pétrolières américaines.

Les prix du pétrole rebondissaient mercredi en réaction à l'annonce d'une baisse assez prononcée et inattendue des réserves pétrolières américaines.

Vers 13h40, le baril de light sweet crude pour livraison en septembre gagnait 3,84 $ à 116,75 $ US au Nymex. En même temps, le Brent de la mer du Nord gagnait 3,67 $ à 114,82 $ US.

Selon le rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE), les stocks d'essence ont baissé la semaine dernière de 6,4 millions de barils, bien plus que le recul de 2 millions de barils attendu par les analystes.

C'est la troisième semaine de baisse consécutive de ces stocks, qui sont surveillés de près par les investisseurs pendant l'été, période de grande consommation.

Les réserves de brut ont quant à elles diminué de 400 000 barils, alors que les analystes tablaient sur un recul de 600 000 barils.

Enfin, les réserves de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) ont chuté de façon inattendue : - 1,7 million de barils, à 131,6 millions, contre une augmentation de 1,75 million escomptée par les analystes.

«La chute (des stocks) d'essence a été bien plus importante qu'on ne s'y attendait, les chiffres des réserves de brut sont assez neutres, proches du consensus des analystes, et les distillats ont aussi chuté assez fortement», a résumé Michael Waldron, analyste de la banque Lehman Brothers.

Dans la foulée de la publication du rapport, les prix du pétrole ont pris plus de 2 dollars des deux côtés de l'Atlantique, grimpant jusqu'à 113,51 $ US à Londres et repassant la barre des 115 $ US à New York, avec un pic à 115,69 $ US.

«Ces chiffres étaient assez haussiers, et les cours du pétrole ont réagi en montant, mais de façon contrôlée. Je ne crois pas que la réaction ait été exagérée», estimait Michael Waldron.

«Une semaine de données baissières après plusieurs semaines de rapports baissiers ne veut pas dire qu'une nouvelle tendance se dessine», a-t-il par ailleurs prudemment souligné.

Mardi, les prix du pétrole avaient fini à leur plus bas depuis mi-avril mardi à New York, après la confirmation du recul de la demande et l'annonce par la Russie de la fin de ses opérations militaires en Géorgie, par où transite le brut exploité de la mer Caspienne vers l'Europe.

Certains analystes commencent néanmoins à se demander si cette correction, qui a vu les prix perdre près plus de 30 $ US en un mois, n'est pas exagérée.

«Au niveau mondial, les nouvelles sur l'offre et la demande continuent dans l'ensemble à soutenir les prix et elles sont conformes à la tendance enregistrée lors des six derniers mois», estiment ainsi les analystes de la banque Barclays Capital.

Selon eux, le fait que «les stocks de l'OCDE se soient reconstitués au rythme le plus lent en 25 ans au deuxième trimestre 2008» (d'après les chiffres de l'Agence internationale de l'énergie) et que, de ce fait, ils s'établissent en baisse de 81 millions de barils par rapport à leurs niveaux de l'an dernier «prouve que les prix ont baissé de manière exagérée».