Le Canada maintient son rang dans une course de plus en plus féroce en vue d'offrir le meilleur climat d'affaires pour les entrepreneurs.

Le Canada maintient son rang dans une course de plus en plus féroce en vue d'offrir le meilleur climat d'affaires pour les entrepreneurs.

Le pays, qualifié naguère de "meilleur pays au monde" par Jean Chrétien, se situe au 8e rang sur 181 pays pour la deuxième année de suite dans un classement établi par la Banque mondiale.

Le rapport Doing Business 2009 mesure une série de facteurs, dont la facilité à démarrer et à fermer une entreprise, la possibilité d'obtenir du crédit, la flexibilité du marché du travail et le régime de taxation.

Singapour, en Asie du Sud-Est, arrive en tête du classement, suivie de la Nouvelle-Zélande, des États-Unis et de Hong Kong. La République démocratique du Congo ferme la marche, au 181e rang.

Le Venezuela d'Hugo Chavez n'est pas très loin derrière, au 174e rang, lui qui se démarque cette année par l'ajout de mesures défavorables à l'entrepreneuriat: «Ils sont sur la voie du socialisme. On assiste là-bas à un exode du secteur privé», a commenté Louis Hébert, professeur de management à HEC Montréal.

De façon générale, toutes les régions du monde ont progressé dans leur effort pour faciliter la vie aux entrepreneurs, alors qu'un nombre record de réformes a été enregistré. Pour la cinquième année de suite, ce sont cependant l'Europe de l'Est et l'Asie centrale qui ont maintenu le rythme de réforme le plus rapide.

Parmi les meilleurs réformateurs, on trouve cette année l'Azerbaïdjan, l'Albanie, le Kirghizhistan et la Biélorussie: «Les pays de cette région veulent s'affranchir de la Russie et s'ouvrir à l'international est pour eux la façon d'y parvenir», a expliqué Yvon Gasse, professeur titulaire au département de management de l'Université Laval.

«Pour garder leur rang, les pays doivent sans cesse s'améliorer, car presque tout le monde pousse derrière eux», a souligné Dahlia Khalifa, porte-parole de la Banque mondiale, en entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Le Canada a pu conserver son rang grâce entre autres à une réduction des taxes aux entreprises et à une simplification dans la façon de démarrer une entreprise à Toronto.

Sans qu'il existe un rapport de causalité entre la croissance d'un pays et son climat d'affaires, on retrouve une corrélation "sur le long terme" entre ces deux notions, selon M. Hébert.

Le Québec

Si le Canada se classe bien dans le rapport de la Banque mondiale, un Québec souverain dégringolerait dans ce classement, selon le professeur: «On ne peut pas lancer une pierre au Québec sans briser la fenêtre du bureau d'un fonctionnaire», a-t-il justifié.

Le Québec présenterait un environnement d'affaires beaucoup plus bureaucratisé que celui des autres gouvernements en Amérique du Nord, freinant d'autant l'initiative privée.

Pour autant, la social-démocratie n'est pas forcément l'ennemi de l'entrepreneuriat. Le Danemark arrive cette année au 5e rang, devant le Canada, grâce un modèle économique qui combine flexibilité du marché du travail et protection sociale des salariés.

BAISSE DE LA PRODUCTIVITÉ

La productivité du travail dans les entreprises canadiennes a fléchi de 0,2% au cours du deuxième trimestre de 2008. Il s'agit de la troisième baisse trimestrielle successive. Statistique Canada précise que les industries d'extraction minière, pétrolière et gazière, ainsi que le secteur de la construction, ont été principalement à l'origine du repli. La productivité a reculé de 0,6% lors de chacun des deux trimestres précédents. Il s'agit de la plus longue série de baisses trimestrielles successives observées depuis 1990. Au deuxième trimestre, le déclin des exportations a contribué à la deuxième contraction trimestrielle consécutive du produit intérieur brut (PIB) réel des entreprises canadiennes.