Le siège social de Bell Canada demeure officiellement à Montréal, mais les cadres supérieurs de Toronto ne prévoient pas y déménager. C'est ce qu'a indiqué à La Presse Affaires le vice-président aux communications de Bell, Mark Langton.

Le siège social de Bell Canada demeure officiellement à Montréal, mais les cadres supérieurs de Toronto ne prévoient pas y déménager. C'est ce qu'a indiqué à La Presse Affaires le vice-président aux communications de Bell, Mark Langton.

Selon le porte-parole de l'entreprise, les 12 membres de la direction sont bien établis et aucun déménagement n'est prévu, ni vers Montréal, ni vers Toronto. La mainmise prochaine de Teachers' n'y changera rien, dit M. Langton, qui a confirmé les données recueillies par La Presse.

Nous lui avons demandé comment l'entreprise pouvait affirmer que son siège social est à Montréal alors que sur 12 cadres supérieurs, seulement trois y travaillent principalement.

«Eh bien, je pense que la façon de voir ça c'est: un, Montréal est l'endroit où se trouve la principale concentration d'employés séniors; deux, je veux dire, Montréal est le siège social officiel, absolument; trois, notre chef de la direction financière (Siim Vanaselja) et notre chef des affaires juridiques (Martine Turcotte) constituent une part importante des activités de siège social de notre groupe», a-t-il répondu au cours d'un entretien téléphonique.

Dans un courriel qu'il nous a transmis hier en complément d'information, Mark Langton ajoute que le conseil d'administration de Bell tient toujours ses réunions à Montréal et continuera de le faire.

En décembre, l'entreprise passera officiellement sous le joug de nouveaux propriétaires. Teachers' (52% de Bell) a son siège social à Toronto, tandis que les trois autres principaux partenaires sont du Rhode Island (Providence Equity Partners, 21%), de Chicago (Madison Dearborn Partners, 9%) et de New York (Merrill Lynch, 6%). Le dernier actionnaire (12%) est formé d'un groupe d'institutions financières, dont fait partie la Banque TD, de Toronto.

Concernant le PDG George Cope, Mark Langton soutient qu'il fait le va-et-vient entre Montréal et Toronto pour s'acquitter de ses fonctions.

«Il a ses bureaux à Toronto depuis qu'il est chef de l'exploitation, mais certaines exigences l'amènent à travailler à Montréal, où il a un bureau () Il y passe beaucoup de temps. J'aimerais dire la moitié ou plus, mais ce n'est pas le cas», a-t-il dit au téléphone.

Enfin, M. Langton nous indique qu'il y a plus d'employés de Bell en Ontario qu'au Québec depuis plusieurs années, ce qui est un reflet de l'importance de la clientèle. La récente purge de 2500 employés a donc été proportionnellement plus importante en Ontario, dit M. Langton, qui n'a pu nous faire une ventilation géographique du lieu de travail des 42 500 employés.

L'HISTOIRE DE BELL, FAITS SAILLANTS

1876 Brevet de la technologie à Alexander GrahamBell.

1880 Fondation de la Compagnie de téléphone Bell du Canada.

1916 Liaison téléphonique Montréal-Vancouver par les États-Unis.

1924 Les téléphonistes sont remplacées par des commutateurs.

1958 Début de l'automatisation des appels interurbains à Toronto.

1971 Le labo de Northern Electric devient une filiale conjointe Bell-Northern.

1974 Liquidation du dernier lien avec l'américaine AT&T.

1976 Création de Bell Canada International.

1979 Début de la concurrence dans les réseaux privés.

1983 Fondation du holding BCE, proprio de Bell.

1985 Lancement du cellulaire avec Bell Mobilité.

1990 Achat du Montreal Trust, revendu en 1994.

1995 Bell lance son service d'accès à l'internet.

2000 Achat de Téléglobe et délestage de Nortel.

2002 BCE délaisse Téléglobe et nomme Michael Sabia.

2005 BCE cède le contrôle de Globemedia (CTV, Globe and Mail).

Juin 2008 La vente de BCE à Teachers' n'est pas bloquée par la Cour suprême.

Sources: Jean-Guy Rens et La Presse