Les employés de bureau et de la rédaction du Journal de Québec ont voté à 98% en faveur de l'entente conclue entre la direction et le syndicat du quotidien de la capitale.

Les employés de bureau et de la rédaction du Journal de Québec ont voté à 98% en faveur de l'entente conclue entre la direction et le syndicat du quotidien de la capitale.

Cela met fin à ce conflit de travail qui aura duré 14 mois, le plus long dans un quotidien francophone au Canada.

Les pressiers se sont quant à eux prononcés pour l'entente à 85%.

Le syndicat recommandait à ses membres d'accepter l'offre qui leur était présentée mercredi après-midi, dans le cadre d'une assemblée qui s'est déroulé à huis clos.

L'entente a été conclue dans la nuit de mardi à mercredi, à la suite d'une ronde de négociations intensives de 24 heures entreprise la semaine dernière.

La direction de Quebecor s'est dite heureuse du dénouement.

«Nous sommes pleinement satisfaits. Il y avait une volonté mutuelle d'en arriver à une entente», a souligné Luc Lavoie, porte-parole de Quebecor lors d'une entrevue avec LaPresseAffaires.com.

L'entente s'appuie sur une convention collective de cinq ans dans laquelle il y aura une augmentation salariale de 2,5% par année.

La proposition prévoit aussi une semaine de 37,5 heures sur quatre jours et garantit un plancher d'emplois de journalistes et de photographes.

Toujours selon l'entente, il n'y aura pas de balises concernant le travail multiplateforme. Un journaliste pourra donc écrire un texte pour le papier et l'internet, prendre des photos ou écrire des bas de vignette.

Cette entente permet également à Quebecor de fusionner la salle de rédaction papier et internet au Journal de Québec.

«Il n'y aura plus de cloisonnement», dit Luc Lavoie.

Rappelons que les employés de la rédaction et des bureaux du Journal de Québec sont en lock-out depuis le 22 avril 2007.

Les employés de l'imprimerie ont voté la grève, en solidarité avec leurs collègues.

Les négociations entre les deux parties avaient repris il y a quelques jours.

Dans les dernières semaines, Pierre Karl Péladeau, PDG de Quebecor, qui possède notamment le Journal de Québec, avait déclaré que le conflit «avait assez duré».

Volte-face après la proposition patronale rejetée

Cette entente s'avère une véritable volte-face. Vendredi passé, la direction de Quebecor avait présenté une offre aux 252 employés en lock-out, mais elle avait été refusée.

Dans cette offre, Quebecor affirmait avoir proposé que soient conservés les horaires de trois et quatre jours/semaine «pour la majorité des salariés» déjà en poste, tout en majorant la semaine de travail de 32 à 37,5 heures.

Ce conflit, qui a marqué la profession du journalisme, s'est prolongé durant de longs mois.

Les journalistes en lock-out avaient lancé leur propre journal, le MédiaMatinQuébec, un quotidien gratuit distribué dans les rues de la capitale.

Les deux parties ne s'entendaient pas sur plusieurs points notamment sur le l'extension de la semaine de travail de quatre à cinq jours et le travail des journalistes sur internet.

Mais selon M. Lavoie, et malgré la longueur du conflit, le retour au travail se fera «de manière harmonieuse».

«C'est un conflit qui s'est tout de même déroulé de manière civilisée. Il n'y a pas eu de violence», indique-t-il.