Tony Hooper, chef viniculteur pour la maison australienne Wyndham Estate, est formel: «La réussite d'un repas d'affaires accompagné de vin repose sur l'intelligence, l'étiquette et la mémoire.»

Tony Hooper, chef viniculteur pour la maison australienne Wyndham Estate, est formel: «La réussite d'un repas d'affaires accompagné de vin repose sur l'intelligence, l'étiquette et la mémoire.»

Intelligence pour les affaires. Étiquette pour les bonnes manières.

Et mémoire pour ne rien oublier des règles de base qui font la différence entre un repas réussi et une catastrophe.

«Un repas d'affaires est un outil puissant, a-t-il souligné lors de son passage à HEC Montréal. Le choix du vin, la façon de le commander et de le déguster sont des éléments essentiels à sa réussite.»

M. Hooper participait à une dégustation au cours de laquelle une soixantaine d'étudiants se sont familiarisés avec l'industrie vinicole australienne.

Il en a profité pour renseigner les futurs MBA sur l'organisation et l'étiquette lors d'un repas d'affaires. Autant de domaines sur lesquels, comme l'a fait remarquer l'un des étudiants, il y a toujours quelque chose à découvrir.

«Commander un mauvais vin, c'est comme verser plein de ketchup dans votre assiette: c'est de mauvais goût!», a lancé Tony Hooper.

Une question de stratégie

Mais la réussite d'un repas d'affaires ne repose pas uniquement sur le vin, a précisé le spécialiste.

Elle repose avant tout sur le sens de l'organisation et des affaires de celui qui l'organise.

La capacité de créer une ambiance, qui favorise les échanges et la décontraction, tout en donnant les résultats escomptés, est une qualité fort recherchée.

«Quand on choisit le repas d'affaires comme mode de communication, c'est qu'on a une idée derrière la tête», a-t-il rappelé.

Ça peut être un message à transmettre, un plan à faire accepter, un but à atteindre, une promotion à obtenir, etc.

Sans compter qu'un repas d'affaires est aussi un moyen de séduction. Il fait partie intégrante d'une stratégie qui ne doit rien laisser au hasard.

«Choisir le restaurant qui convient le mieux à une rencontre délicate et déterminante n'est pas si simple, dit-il. Si ses fourneaux ne sont pas à la hauteur, on le remarquera. Et s'il niche dans la catégorie nec plus ultra, on le notera aussi.»

Cela dit, l'un et l'autre pourraient faire mauvaise impression.

L'un, parce qu'il se rapproche du bouiboui.

L'autre, parce qu'il témoigne d'une capacité peu ordinaire de jeter de la poudre aux yeux et de régler une addition ruineuse.

«Chez les gens d'affaires, se sont des indices qui ne trompent pas, dit M. Hooper. Un repas d'affaires pris le midi ou le soir n'est ni un casse-croûte d'après match, ni un souper d'apparat.»

Choisir le bon restaurant

Quels sont ses critères pour le choix d'un restaurant?

Tout d'abord, s'en tenir à ce que l'on connaît, répond le spécialiste.

Bref, opter pour un lieu où tous se sentiront à l'aise et pourront échanger sans avoir à s'égosiller.

Pour le menu, il ne faut pas s'en remettre uniquement à des expériences gastronomiques éprouvées, en cercle intime, dans votre salle à manger.

Par ailleurs, l'exotisme affiché de certains restaurants cache parfois des plats qui s'accommodent mieux de l'anti-acide que d'un Mazis Chambertain 1982!

«Choisissez un restaurant dont vous avez déjà apprécié les plats qui font sa renommée, conseille M. Hooper. Un endroit où la compétence et la politesse du personnel de même que les connaissances du sommelier sont à la hauteur de vos attentes».

Il faut aussi tenir compte du décor, de la disposition des lieux et de la distance entre les tables. Sans oublier le niveau de bruit et la propreté des toilettes.

Quand on ne sait pas quel restaurant choisir, mieux vaut se renseigner auprès des collègues des affaires publiques, ajoute-t-il.

N'utilisez surtout pas vos invités comme cobayes pour le "Guide des petites tables sympathiques de l'Est du Canada" que vous avez l'intention d'écrire...

Pour tous les goûts

Finalement, assurez-vous que le menu du restaurant est suffisamment varié pour que tous les palais y trouvent leur compte.

Cela comprend les végétariens, ceux qui préfèrent les aliments santé faibles en gras et ceux dont les préceptes religieux sont incontournables.

Si vous êtes dans une ville étrangère, à la condition de n'être pas descendu au Petit Pinson Bleu, réputé pour ses prix abordables et ses douches à l'eau froide, il est recommandé de vous renseigner auprès du concierge de votre hôtel dont c'est le métier d'être de bon conseil.