Les employés de GDX Automotive n'attendaient plus qu'une chose de la part de leur employeur: l'annonce de la date de fermeture de l'entreprise. Et c'est vendredi en fin d'après-midi que le couperet est tombé.

Les employés de GDX Automotive n'attendaient plus qu'une chose de la part de leur employeur: l'annonce de la date de fermeture de l'entreprise. Et c'est vendredi en fin d'après-midi que le couperet est tombé.

L'entreprise magogoise fermera ses portes le 8 février prochain, laissant sans emploi plus de 400 travailleurs.

L'entreprise de fabrication de pièces d'automobiles, qui cherchait des moyens de se relancer depuis le printemps dernier, a finalement été rachetée comme partie d'un plus vaste ensemble par l'entreprise américaine Windchurch, qui a signifié son intention de ne pas poursuivre l'exploitation des deux usines magogoises de GDX.

Sur l'heure du dîner, une réunion sans précédent pour l'ensemble des employés a été annoncée pour 15 h 30, avec arrêt de la chaîne de production durant ce temps.

Dès lors, les employés savaient ce qu'on allait leur dire, et l'ambiance était plutôt sereine quelques minutes avant la rencontre.

«Les conditions de travail étaient devenues très mauvaises, parce qu'on ne savait jamais quand on perdrait notre emploi, a confié Céline Cournoyer, peu avant la rencontre. Maintenant, on est soulagés, on sait qu'on va avoir une date de fermeture.»

Avant même que la réunion commence, les employés discutaient nouveaux emplois.

«Il paraît qu'il manque de main-d'oeuvre dans le secteur manufacturier à Granby, Bromont et Drummondville. Ça embauche à pleines portes», a indiqué un de ceux-là, prêt à se lancer dans la recherche d'emploi.

La rencontre aura duré moins de trente minutes, au terme desquelles les employés sont lentement sortis, satisfaits de ce qu'on leur avait proposé.

Chacun a droit à seize semaines de salaire, et les mises à pied débuteront dès la mi-novembre. Immédiatement, les employés du quart de soir sont retournés au boulot.

«Ils ont agi avec professionnalisme, a laissé savoir le travailleur Marc Fiset. On savait que ça fermerait, on voulait juste pouvoir réorganiser nos vies», a confié le père monoparental, qui souhaite trouver un emploi qu'il pourra garder jusqu'à la retraite.

Une seule question restait en suspens: l'employeur va-t-il respecter sa promesse d'une fermeture propre? «On n'a rien d'écrit», on fait remarquer quelques travailleurs.

Le directeur général des deux usines GDX de Magog, Daniel Low, a assuré que ce serait le cas.

«J'ai eu l'appel à 11 heures ce matin (hier), et j'ai demandé la garantie que les mises à pied soient faites selon les règles avant d'accepter d'annoncer la nouvelle aux employés.»

Ce dernier semblait ébranlé après avoir mené la difficile rencontre.

«Jusqu'en juillet, j'étais certain qu'on allait être vendus, qu'on pourrait être relancés. J'ai eu de l'espoir jusque-là. On avait deux contrats de 12 ans en négociation, qu'on a perdus parce que les réponses ne venaient pas assez vite», fait-il remarquer.

Ces deux contrats auraient permis de garder entre 100 et 150 employés en fonction.

GDX était en déclin depuis quelques années. Il y a quatre ans, 1600 employés y travaillaient. Au plus fort de la production, sous le groupe Saargummi, jusqu'à 2000 personnes y fabriquaient des pièces de caoutchouc.

Le syndicat des Métallos est loin de jeter le blâme sur le directeur général.

«La direction ici a fait tout ce qu'elle a pu pour la relance», estime Gérard Séguin, président du syndicat de l'usine 2. Mais il préfère ne pas s'étendre au sujet de la haute direction de l'entreprise.

Déjà, le représentant du syndicat des Métallos Denis Trottier a annoncé la formation prochaine d'un comité de reclassement.

«Et on va s'assurer d'obtenir le plus possible pour les employés, on va tenter d'avoir des primes de séparation.»

«Le plus dur, c'est l'impuissance qu'on ressentait pour se démarquer à cause du protectionnisme américain. On a travaillé fort pour la relance, mais j'ai l'impression que du 9 décembre à aujourd'hui, on a perdu notre temps, raconte M. Séguin. Je vais être là jusqu'à la fin, et le 9 février, on va laisser l'image d'une fermeture propre comme celle d'Olymel.»