Le taux d'accidents dans le transport aérien mondial est remonté en 2007 après une année 2006 particulièrement sûre, selon le rapport annuel de l'association du secteur IATA, où les records d'accidents sont détenus une fois encore par le continent africain.

Le taux d'accidents dans le transport aérien mondial est remonté en 2007 après une année 2006 particulièrement sûre, selon le rapport annuel de l'association du secteur IATA, où les records d'accidents sont détenus une fois encore par le continent africain.

Selon ce rapport publié jeudi, le taux d'accidents dans le monde en 2007, mesure de référence de l'IATA, était de 0,75 perte d'avion par million de vols effectués, représentant un accident sur 1,3 million de vols. En unités, 100 accidents sont survenus l'an passé contre 77 en 2006.

Ce taux était de 0,65 en 2006, année qualifiée comme «la plus sûre de l'aviation civile», représentant une réduction de moitié des risques en une décennie.

Cette hausse, alors que l'IATA vise le taux zéro année après année, tient «aux accidents tragiques survenus en Afrique, en Indonésie et au Brésil», selon l'association.

Les compagnies membres de l'IATA - 240 compagnies représentant 94% du trafic mondial - ont fait mieux que l'ensemble de l'industrie, avec un taux de 0,68.

Les moins sûrs sont les transporteurs aériens africains, dont beaucoup ne sont pas membres de l'IATA: la région Afrique accuse un taux d'accidents de 4,09, contre 4,31 en 2006.

La région Asie-Pacifique enregistre un taux de 2,76, l'Amérique latine de 1,61 et le Moyen-Orient de 1,08. L'Asie du nord est à 0,88.

À l'autre bout de l'échelle, la Russie et la Communauté des Etats indépendants affichent un taux zéro, l'Amérique du nord 0,09 et l'Europe 0,29.

«Globalement, le secteur a fait des progrès dans l'octroi de notre standard de sécurité, IOSA» - certification indispensable pour l'adhésion d'une compagnie à l'IATA -, a indiqué le directeur général de l'IATA, Giovanni Bisignani, lors d'un entretien avec quelques journalistes à New York.

Ce dernier a souligné «les formidables progrès» enregistrés d'une année sur l'autre en Russie et en Algérie, deux pays qui n'ont déploré aucun accident en 2007, et auxquels l'IATA «a consacré beaucoup de temps», essentiellement via des formations.

Le directeur général a renvoyé la responsabilité des progrès en matière de sécurité aux pouvoirs publics, évoquant le continent africain et l'Indonésie.

«Malgré nos efforts en Afrique - en termes de sponsoring, de formation, de rencontres avec les pouvoirs publics -, nous avons un taux encore inquiétant», a-t-il déploré.

«Certaines compagnies aériennes ne veulent pas du standard de sécurité, mais surtout, certains gouvernements ne prennent tout simplement pas la sécurité au sérieux», selon M. Bisignani, citant le Sierra Leone et la République démocratique du Congo.

«Sans volonté politique, l'IATA ne peut rien faire», a-t-il ajouté, faisant référence aux responsabilités incombant aux pouvoirs publics pour les contrôles en aéroport et les programmes de formation des personnels et pilotes.

L'IATA poursuit ses chantiers en Afrique, mais cette année, l'Indonésie et le Brésil sont les priorités de l'IATA, avec des avancées déjà «significatives» au Brésil, selon M. Bisignani, à la différence de l'Indonésie, où «il y a une aviation civile de qualité, mais aucune volonté politique».

En Inde et en Chine, la sécurité du transport aérien est «sous contrôle», selon l'IATA.

La plupart des accidents sont survenus à l'atterrissage, dans 48% des cas. Parmi les autres causes d'accidents sont cités des dégâts survenus au sol, la maintenance, et des lacunes dans la formation des équipages.

«Les erreurs humaines jouent un rôle important», a souligné M. Bisignani, ce qui confirme selon lui l'importance qui doit être accordée à la formation des pilotes et autres personnels.

Le nombre de décès a baissé de 19% entre 2006 et 2007, à 692 personnes, alors que le trafic mondial a augmenté de 6%, à 2,2 milliards de passagers.