L'action de la biopharmaceutique lavalloise Neurochem a clôturé à 4,16$, en hausse de 28,4%, mercredi, à la Bourse de Toronto, sur une rumeur d'acquisition par la multinationale pharmaceutique américaine Pfizer, de New York

L'action de la biopharmaceutique lavalloise Neurochem a clôturé à 4,16$, en hausse de 28,4%, mercredi, à la Bourse de Toronto, sur une rumeur d'acquisition par la multinationale pharmaceutique américaine Pfizer, de New York

Il y a huit mois, des rumeurs avaient couru sur des discussions de haut niveau entre Pfizer et Neurochem, a dit hier un analyste parlant à La Presse Affaires à la condition de ne pas être nommé.

À la Bourse Nasdaq, où Neurochem est aussi inscrite, le titre s'est encore plus apprécié, bondissant de 33,3% pour clôturer à 4,40 $ US. Sur les deux places boursières, l'action a été fortement travaillée par les investisseurs.

À Toronto, près de 1,8 million d'actions ont été échangées, soit 6,8 fois le volume quotidien moyen récent. Au Nasdaq, ce sont près de 4,9 millions d'actions qui ont changé de mains, 5,5 fois plus que la moyenne récente.

Il s'agit de la plus forte hausse quotidienne et de la clôture la plus élevée pour l'action de Neurochem depuis la débandade, les 27 et 28 août derniers, qui a suivi l'annonce d'un échec clinique de son médicament Alzhemed contre la maladie d'Alzheimer.

En deux jours, l'action avait perdu 59% de sa valeur, passant de 5,86$ à 2,42$.

La rumeur a été déclenchée par la publication de rapports de deux analystes américain, George Grofik et Yaron Werber, tous deux de Citi Investment Research. Selon Grofik, la géante Pfizer va se lancer dans l'achat de firmes biopharmaceutiques, de petite et moyenne taille, possédant des produits expérimentaux intéressants, en vue d'augmenter son portefeuille de produits.

Son collègue Werber a pour sa part identifié les deux américaines Biogen Idec et Imclone Systems comme des cibles d'acquisition probables. Mais il n'a pas nommé Neurochem.

«Les rumeurs concernant Pfizer et Neurochem sont basées sur le fait que Pfizer va perdre d'ici quelques années son exclusivité sur son médicament vedette contre l'alzheimer, Aricept. L'échec récent du médicament expérimental Alzhemed, de Neurochem n'est pas fatal, mais ça prend des poches profondes pour financer de nouveaux essais cliniques. Et Pfizer a des moyens énormes», a dit l'analyste interviewé par La Presse Affaires.

La rumeur a aussi été nourrie par un communiqué de la famille de Francesco Bellini, président de Neurochem et important actionnaire, jusqu'à hier, de l'entreprise.

Le communiqué diffusé mercredi explique une transaction complexe impliquant des firmes et fiducie familiales contrôlant indirectement des millions d'actions de Neurochem.

«Essentiellement, c'est un transfert d'actions qui passent d'une société contrôlée par mon père, à une société contrôlée par moi et mon frère (Carlo Bellini)», a dit mercredi Roberto Bellini, le fils aîné de Francesco Bellini, qui n'a pas voulu commenter davantage la transaction.

Le contrôle indirect sur plus de 5,5 millions d'actions est ainsi passé du père à ses deux fils. Selon le communiqué, les deux jeunes hommes contrôlent désormais 12,5% de la firme.

Leur emprise sur ces actions s'exerce par le truchement d'une cascade de firmes, y compris leur participation dans Picchio Pharma, une coentreprise entre la famille Bellini et Power Corporation. Cette dernière est contrôlée par la famille Desmarais, de Montréal, et est propriétaire de La Presse.

Cette transaction familiale comporterait-elle des avantages, en cas de vente de Neurochem? «Je ne ferai pas de commentaires à ce sujet», s'est contenté de dire Roberto Bellini.