Selon son président, la Banque Nationale (T.NA) n'aurait pas entaché ses relations avec les nombreux clients d'affaires à qui elle avait vendu quantité de papiers commerciaux adossés (PCAA), et dont le marché est en crise depuis un an.

Selon son président, la Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]] n'aurait pas entaché ses relations avec les nombreux clients d'affaires à qui elle avait vendu quantité de papiers commerciaux adossés (PCAA), et dont le marché est en crise depuis un an.

Et ce, même si certains de ces clients, dont le détaillant Jean Coutu et la société forestière Domtar, sont parmi les entreprises qui font appel en Cour suprême afin d'invalider des éléments du plan de restructuration des papiers commerciaux adossés.

«Nous sommes très confiants de conserver les relations d'affaires avec les clients qui ont été affectés par la crise des PCAA», a indiqué Louis Vachon, à une question d'analyste lors d'une conférence du secteur financier, hier à Toronto.

L'analyste avait demandé au président de la Banque Nationale de "commenter les rumeurs de pertes de clients d'affaires" qui seraient mécontents de son rôle dans le marché des PCAA non bancaires, dont 32 G$ en tout sont figés depuis août 2007.

«Nous avons été très proactifs avec cette situation», a soutenu M. Vachon.

«Nous avons offert des plans spéciaux de liquidités à nos clients d'affaires et la très grande majorité d'entre eux s'en sont prévalus. C'est pourquoi nous n'anticipons pas d'impact négatif de cette crise sur nos revenus futurs des comptes d'entreprises et de commerces.»

N'empêche, pour le président de la Banque Nationale, cette question montrait que les analystes et les investisseurs boursiers demeurent préoccupés de l'impact de la crise des PCAA sur les affaires de la banque.

Et ce, malgré de récents résultats d'exploitation plutôt favorables dans le contexte du ralentissement économique et de la crise de crédit qui perdure sur les marchés financiers.

D'ailleurs, après que Louis Vachon eut encore promu ces résultats hier, appuyés d'un pronostic rassurant envers l'économie du Québec, on lui a vite demandé ce qu'il attendait de l'intervention probable de la Cour suprême à l'encontre du plan de restructuration des PCAA non bancaires.

Le président de la Banque Nationale a réitéré sa "confiance" envers l'aboutissement prochain de ce plan. D'autant que des experts juridiques auraient souligné les "décisions solides et bien documentées" de deux tribunaux ontariens en faveur du plan de restructuration.

N'empêche, dans leur requête en Cour suprême, les entreprises contestataires du plan critiquent à quelques reprises la Banque Nationale et sa filiale boursière, la Financière Banque Nationale, comme leurs principaux fournisseurs de PCCA fautifs.

Pour préserver leur droit de poursuites, ces contestataires du plan de restructuration veulent faire déclarer "illégale" une clause qui prévoit l'immunité judiciaire pour les intermédiaires du marché des PCAA non bancaires.

Une décision de la Cour suprême à propos de la recevabilité ou non de cette requête en appel est attendue d'une journée à l'autre.

Si elle est favorable, une audience en appel et un jugement subséquent pourraient survenir rapidement d'ici la fin de septembre, qui est le moment prévu pour la mise en oeuvre du plan de restructuration des PCAA non bancaires.

La Banque Nationale est, avec la Caisse de dépôt et le Mouvement Desjardins, parmi les principaux instigateurs de ce plan de restructuration.

Elle est aussi l'une des banques les plus intéressées à sa réalisation prochaine en raison des 2 milliards en PCAA viciés qu'elle a repris de clients investisseurs.

Depuis un an, la crise des PCAA lui a coûté au moins 706 millions (avant impôt) en pertes de dépréciation et en frais divers de financement et de suivi juridique.

«La Banque Nationale a encore gros en jeu et espère une solution prochaine à la restructuration des PCAA», avait souligné l'analyste Michael Goldberg, spécialiste des banques chez Valeurs mobilières Desjardins, dans une note aux investisseurs après ses récents résultats trimestriels.