La banque américaine Washington Mutual a annoncé lundi le départ de son dirigeant historique Kerry Killinger, qui avait transformé, lors de ses 18 années passées à sa tête, la petite caisse d'épargne de Seattle (nord-ouest) en l'un des plus gros établissements du pays.

La banque américaine Washington Mutual a annoncé lundi le départ de son dirigeant historique Kerry Killinger, qui avait transformé, lors de ses 18 années passées à sa tête, la petite caisse d'épargne de Seattle (nord-ouest) en l'un des plus gros établissements du pays.

Il est remplacé par Alan Fishman, 62 ans, président de la société de courtage Meridian Capital Group. Jusqu'en 2007, M. Fishman était président et directeur opérationnel de Sovereign Bank, selon un communiqué de WaMu.

Kerry Killinger avait été soutenu jusqu'au bout par un conseil d'administration composé de collaborateurs de longue date, mais paie les énormes pertes de la banque sur le marché sinistré de l'immobilier.

Son nom vient allonger la liste des patrons d'institutions financières tombés après la débâcle bancaire du «subprime»: depuis le début de la crise, les PDG de Citigroup, Merrill Lynch, Bear Stearns, Countrywide et Wachovia ont été débarqués au fur et à mesure que l'ampleur des dégâts apparaissait.

En cumulé, les pertes dans le portefeuille de créances hypothécaires de Washington Mutal devraient atteindre le haut d'une fourchette comprise entre 12 et 19 G$, avait prévenu la banque en juillet.

Victime de la défiance des marchés, Washington Mutual a vu son cours divisé par plus de trois depuis le début de l'année. Vendredi, l'action avait clôturé à 4,7 dollars.

À la suite d'un vote des actionnaires, Kerry Killinger, patron de la banque depuis 1990, avait déjà quitté la présidence du conseil d'administration.

«Kerry est un homme visionnaire qui a transformer WaMu en une marque reconnue nationalement et une des plus grandes banques du pays», a déclaré Stephen Frank, président du conseil d'administration, cité dans le communiqué.

Par ailleurs, WaMu indique avoir passé un protocole d'accord avec sa tutelle, l'Office of Thrift Supervision (OTS), «concernant certains aspects de ses opérations», principalement dans la gestion du risque.

La banque s'est aussi engagé à fournir à cette annexe du Trésor un plan d'affaires actualisé et sur plusieurs années.

Mais elle n'aura pas besoin «d'augmenter son capital, les liquidités ou de faire des changements dans les services et produits proposés», comme cela est exigé des banques dont la situation financière inquiète le régulateur