Le patron de l'équipementier allemand Continental, Manfred Wennemer, se dit prêt à discuter avec le groupe bavarois Schaeffler Gruppe, qui cherche à prendre son contrôle, sur une prise de participation de 20%, dans des entretiens à paraître dans la presse allemande.

Le patron de l'équipementier allemand Continental, Manfred Wennemer, se dit prêt à discuter avec le groupe bavarois Schaeffler Gruppe, qui cherche à prendre son contrôle, sur une prise de participation de 20%, dans des entretiens à paraître dans la presse allemande.

M. Wennemer a repoussé mercredi avec véhémence l'offre de rachat de l'entreprise familiale Schaeffler, qu'il accuse d'opportunisme et d'agissement contraire aux règles.

«Laissez-nous discuter raisonnablement d'une participation de 20%», a-t-il lancé à l'adresse de la richissime Maria-Elisabeth Schaeffler, à la tête du groupe bavarois, dans l'hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi.

Le patron de Continental, qui n'est pas catégoriquement opposé à l'arrivée de Schaeffler comme nouveau grand actionnaire de son groupe, dit soutenir «un engagement de la famille Schaeffler jusqu'à 20%», dans le journal dominical Welt am Sonntag.

Celui qui veut prendre le «contrôle effectif», doit «payer un prix juste», a-t-il souligné alors que la compagnie bavaroise a lancé son raid mercredi en proposant 69,37 euros par titre, soit largement en dessous de la valeur de l'action (plus de 73 euros).

Schaeffler Gruppe s'est déjà emparé de 36% du capital de Continental via des options sur actions prises en directe et auprès de plusieurs banques. Un procédé décrié par M. Wennemer qui a l'intention de se battre sur le terrain juridique.

«On nous pose simplement le pistolet sur la tête», a réagi le chef de Continental dans le magazine Der Spiegel.

«Sans les banques, Schaeffler n'aurait pas pu s'introduire à pas de loup dans

'Conti'», a-t-il critiqué, attaquant la Dresdner Bank et la banque américaine Merril Lynch qui auraient aidé Schaeffler dans les transactions.

«Pour certaines banques, il semble qu'une provision unique est plus importante que la relation à long terme», a-t-il encore déploré, en faisant allusion à la Dresdner Bank avec laquelle Continental travaille.

«C'est grave lorsque quelqu'un tente par derrière de cueillir les fruits de ce que nous avons semé pendant de nombreuses années,» a renchéri M. Wennemer dans le journal dominical Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS) tout en estimant avoir «de bonnes chances de gagner».

Schaeffler Gruppe, trois fois moins gros que «Conti», est spécialisé dans les pièces pour l'automobile et l'aéronautique, notamment des roulements à bille.

Une nouvelle réunion du conseil de surveillance de Continental est prévue mercredi, selon des sources d'entreprise.