AbitibiBowater (ABH) envisage une embellie de ses résultats pour le prochain trimestre, mais l'entreprise est toujours sur la corde raide en raison de sa dette et de la crise du crédit qui nuit à ses efforts pour la réduire.

AbitibiBowater [[|ticker sym='ABH'|]] envisage une embellie de ses résultats pour le prochain trimestre, mais l'entreprise est toujours sur la corde raide en raison de sa dette et de la crise du crédit qui nuit à ses efforts pour la réduire.

Le président et chef de la direction d'AbitibiBowater, David Paterson, a reconnu hier au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers que la vente d'éléments d'actif destiné à rembourser la portion de la dette due en 2009 se déroule plus lentement que prévu. Les éventuels acheteurs ont en effet du mal à trouver le financement dont ils ont besoin, mais David Paterson espère «un progrès dans les six prochains mois».

Le fabricant de pâte et de papiers compte sur la vente de ses terres forestières et de quatre de ses usines au Canada et aux États-Unis pour rembourser des prêts de quelque 600 millions US qui arrivent à échéance en 2009, dont une tranche de 350 millions US en mars prochain.

L'entreprise, qui a fait face plus tôt cette année à la même situation, a été sauvée in extremis par un placement privé de la firme ontarienne Fairfax Financials Holdings.

La menace d'un défaut de paiement et des résultats décevants au troisième trimestre ont fait plonger le titre d'AbitibiBowater hier à la Bourse de Toronto. L'action a perdu 13% de sa valeur, pour clôturer à 2,09$. Depuis un an, le titre a perdu plus de 90% de sa valeur.

AbitibiBowater affiche une perte de 302 millionsUS, ou 5,23$US par action au troisième trimestre du premier exercice depuis la fusion entre la canadienne Abitibi-Consolidated et l'américaine Bowater.

Ces résultats sont conformes aux attentes des analystes, mais ils sont moins bons que ceux du trimestre précédent, alors que la perte avait été de 251 millionsUS, soit 4,36$US par action.

Des pertes de change, des rajustements fiscaux et surtout les frais liés à la fermeture d'usines ont aggravé le bilan du troisième trimestre. Sans ces éléments inhabituels, la perte s'élève à 104 millions US, soit 1,81$US par action.

AbitibiBowater a souffert de la faiblesse de la demande pour ses produits et de la hausse du coût de l'énergie et de sa matière première, ont expliqué ses dirigeants.

Pour le quatrième trimestre, le portrait change, a indiqué hier M. Paterson. La baisse marquée du dollar canadien, conjuguée à la dégringolade des prix du pétrole et de l'énergie en général, laisse entrevoir un flux de trésorerie positif et peut-être même mieux, des profits, a-t-il dit.

Le marché reste toutefois difficile, surtout pour le papier journal, le principal produit d'AbitibiBowater. L'analyste Richard Kelertas, de Dundee Capital Markets, estime que l'augmentation du prix du papier journal, qui donne un coup de pouce à l'entreprise, ne pourra pas se maintenir en raison du ralentissement généralisé de l'économie. «Les prix du papier journal vont reprendre leur tendance à la baisse en 2009», prévoit-il.

AbitibiBowater espère compenser la baisse des ventes de papier journal en Amérique du Nord par une augmentation de ses livraisons en Europe et en Asie, où le marché se porte mieux.

En outre, l'entreprise annonce des arrêts de production totalisant 50 000 tonnes par mois dans ses différentes usines en 2009.