Le huard a soudainement repris de l'altitude hier avant de redescendre quelque peu en fin de journée. Maintenant, nul ne veut prédire si le volatile reprendra son essor ou s'il effectuera un nouveau plongeon.

Le huard a soudainement repris de l'altitude hier avant de redescendre quelque peu en fin de journée. Maintenant, nul ne veut prédire si le volatile reprendra son essor ou s'il effectuera un nouveau plongeon.

Le dollar canadien s'est hissé à 82,47 cents US au cours de la journée d'hier, soit une hausse de 4,5 cents par rapport à la fermeture de la veille.

«Je ne me rappelle pas avoir vu un aussi gros mouvement en une seule journée, a déclaré Frédéric Mayrand, de BNP Paribas. C'est énorme, mais c'est quand même juste le tiers de ce qui a été perdu depuis un mois.»

Pendant la courte entrevue accordée par M. Mayrand à La Presse Affaires, la devise canadienne a gagné un cent. Mais pendant les cinq ou six minutes qui ont suivi la fermeture des marchés boursiers, le huard a perdu plus d'un cent.

«C'est assez phénoménal, a lancé François Bélanger, de Marchés des capitaux BMO. C'est une volatilité extrême combinée à une vélocité de marché que je pense n'avoir jamais vue.»

Le huard a terminé la journée à 81,63 cents US, soit une hausse de 3,67 cents par rapport à la veille.

M. Bélanger a soutenu que la faiblesse de la devise canadienne, ces dernières semaines, était carrément excessive.

«Le dollar canadien avait perdu 27% de sa valeur en 34 jours, a-t-il souligné. Dans toute ma carrière, je n'avais jamais vu ça.»

Il a soutenu que les investisseurs avaient acheté du dollar américain de façon excessive à la faveur du tourbillon boursier.

«Plusieurs investisseurs et gestionnaires de caisses de retraite ou de fonds de couverture ont dû liquider des actifs pour faire face à des appels de marge ou à des besoins internes de remboursement, a-t-il expliqué. Ils ont dû liquider ce qu'ils pouvaient et ramener ça en dollars américains.»

Il a souligné que les autres devises n'avaient pas été épargnées, comme l'euro et le dollar australien.

Mathieu D'Anjou, économiste au Mouvement Desjardins, a affirmé qu'une hausse des prix du pétrole et de la plupart des matières premières était venue donner un coup de pouce à la devise canadienne.

«Les mouvements de fonds qui allaient vers le dollar américain, considéré comme valeur refuge, se sont un peu renversés aujourd'hui, a-t-il déclaré. Ça a été une moins bonne journée pour le dollar américain et ça a permis aux autres devises de remonter un peu.»

Frédéric Mayrand a indiqué que les forces qui avaient plombé le huard pouvaient encore jouer.

«Ce qui nous a amené à 77 cents US n'est peut-être pas terminé, a-t-il déclaré. Il n'y a pas de changement de sentiment, les gens ont simplement pris une pause.»

Selon lui, il ne faut pas s'attendre à revenir à un dollar à 1,05$US ou 1,10$US.

«Le contexte va nous rattraper», a-t-il déclaré.

M. D'Anjou croit pour sa part qu'un retour à la parité serait toujours possible vers la fin de 2009 ou au début de 2010, surtout si le prix des matières premières devait connaître une tendance à la hausse.