General Motors (GM), qui écoule des liquidités à la vitesse grand V et dont les ventes chutent aux États-Unis, dérape de plus en plus vers la faillite, tandis que la société attend de voir si l'industrie de l'auto obtiendra de nouveaux prêts du gouvernement.

General Motors [[|ticker sym='GM'|]], qui écoule des liquidités à la vitesse grand V et dont les ventes chutent aux États-Unis, dérape de plus en plus vers la faillite, tandis que la société attend de voir si l'industrie de l'auto obtiendra de nouveaux prêts du gouvernement.

Seule l'aide de Washington peut empêcher l'effondrement du premier constructeur automobile aux États-Unis, soutiennent différents analystes, dont Joseph Amaturo, de Buckingham Research Group. Hier, l'action de GM a plongé pour la cinquième séance de suite. Il se peut aussi que la réorganisation de GM sous la protection de la cour ne soit pas possible parce que le resserrement du crédit a tari le financement.

«Une faillite stratégique n'est pas une option pour GM», avance Mark Oline, analyste en matière de crédit de Fitch Inc., à Chicago. «La question est de savoir si la société marche ou ne marche pas», ajoute-t-il.

La perspective d'une liquidation forcée fait en sorte que la quête d'un nouvel emprunt auprès de Washington devient un enjeu encore plus crucial, la société ayant indiqué vendredi dernier qu'elle pourrait être à court de liquidités dès la fin de la présente année.

Le 30 septembre dernier, GM disposait de 16,2 milliards US, alors que le constructeur en avait 21 milliards US à la fin de juin. Il faut à GM 11 milliards US pour régler ses factures mensuelles.

«Une faillite ne réglerait pas nos problèmes immédiats de liquidités», a souligné Renee Rashid-Merem, porte-parole de GM. «Ce n'est pas une option pour GM parce que cela crée plus de problèmes que ça n'en résout», a-t-elle ajouté.

Les ventes de GM aux États-Unis, qui ont chuté de 21% au cours du dernier trimestre et de 45% en octobre, «subiraient un coup terrible» si l'entreprise devait aller en faillite, a dit vendredi dernier Rick Wagoner, PDG de GM, au cours d'une entrevue à Bloomberg Television.

M. Wagoner, 55 ans, sabre des emplois et ferme des usines après des pertes de près de 73 milliards US depuis la fin de 2004. Il a indiqué à la revue spécialisée Automotive News que GM a besoin d'un programme d'aide avant que le président élu Barack Obama entre à la Maison-Blanche en janvier.

Barack Obama a soulevé directement auprès du président sortant George W. Bush la question d'une aide immédiate de l'État fédéral aux constructeurs automobiles américains en pleine dépression, a indiqué hier son entourage.

M. Obama a évoqué cette question lundi lors de ses premières discussions approfondies avec M. Bush à la Maison-Blanche depuis sa victoire le 4 novembre, a dit un collaborateur, confirmant sous le couvert de l'anonymat des informations de la presse.

Il se peut que les investisseurs aient déjà conclu que GM ne tiendra pas la route. Hier, le titre a glissé de 44 cents US, ou 13,1%, à 2,92$US, à la Bourse de New York. Cela a poursuivi la descente amorcée lundi à un creux de 59 ans après que Deutsche Bank eut estimé que l'action de GM ne vaudra peut-être plus rien dans un an.

GM, Ford et Chrysler ont réclamé une aide de 50 milliards US pour faire face au pire marché de l'auto en 17 ans, ont indiqué des personnes familières avec les discussions. Cette somme s'ajouterait aux 25 milliards US approuvés en septembre pour aider les constructeurs à rééquiper leurs usines pour construire des véhicules moins énergivores.

«Il y a de plus en plus de soutien à Washington, au Congrès, à l'idée d'une aide gouvernementale à GM et aux autres constructeurs», estime Bruce Zirinsky, coprésident de la filiale de restructuration financière de Cadwalader, Wickersham&Taft, à New York.

«La question est de savoir comment cela sera fait, ajoute-t-il, et à quel prix pour les actionnaires et les créanciers.»

Entre-temps, l'agence de notation financière Fitch Ratings a annoncé hier avoir abaissé de six crans la note de dette de long terme du groupe américain de services financiers GMAC, contrôlé à 49% par General Motors et à 51% par Cerberus.

La note a été fixée à «CC», reflétant un risque probable de non-remboursement, comparativement à «B+» auparavant. Cette note est sous «surveillance négative», ce qui signifie que Fitch envisage de l'abaisser encore.

Standard and Poor's avait également abaissé cette note vendredi, à «CCC».

Fitch estime que si GMAC devenait une banque et pouvait prétendre au plan de recapitalisation par le Trésor américain, il le jugerait «positivement», mais qu'il restait «un certain nombre d'obstacles (...), en particulier dans l'actionnariat actuel, ainsi que la levée de capitaux pour satisfaire aux exigences» de ce statut.