Les dirigeants de la Banque Nationale (T.NA) font face aux actionnaires aujourd'hui (vendredi) à Montréal, à l'occasion d'une assemblée qui s'annonce agitée après ses déboires coûteux dans le papier commercial et son fort déclin en Bourse.

Les dirigeants de la Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]] font face aux actionnaires aujourd'hui (vendredi) à Montréal, à l'occasion d'une assemblée qui s'annonce agitée après ses déboires coûteux dans le papier commercial et son fort déclin en Bourse.

Les actions de la principale banque québécoise valent 22% de moins qu'il y a un an. C'est une glissade presque deux fois pire que celle de l'indice sectoriel des services financiers à la Bourse de Toronto.

Avec le papier commercial, la Nationale a déjà dû radier 575 millions des 2,3 milliards en titres qu'elle détenait au moment de la crise de ce marché, en août dernier.

Il lui en reste encore pour 1,7 milliard mais en péril nettement moindre, ont soutenu les dirigeants de la banque, jeudi, en commentant les résultats du premier trimestre de 2008.

En contrepartie, après la perte de 175 millions annoncée au dernier trimestre de 2007, les dirigeants de la Nationale pourront faire valoir ses plus récents résultats trimestriels.

Ils s'avèrent relativement stables malgré le tumulte continu sur les marchés financiers et le ralentissement de l'économie.

Même que la Nationale affiche un bénéfice trimestriel net qu'elle dit "record", à hauteur de 255 millions, en hausse de 6% par rapport à la même période il y a un an.

Et ce bénéfice a été atteint malgré la stagnation de ses revenus autour de 990 millions durant le trimestre terminé le 31 janvier.

Toutefois, ce bénéfice augmenté est bien fragile lorsqu'on exclut les éléments spéciaux du premier trimestre, en particulier la vente d'une petite filiale de gestion d'actifs financiers à Nassau, qui a rapporté 32 millions.

Cet ajustement comptable explique les résultats pour activités comparables que présente la Nationale aux analystes financiers. Et là, on constate que le bénéfice de la banque a en fait reculé de 1%, à 237 millions, au premier trimestre de 2008, par rapport à l'an dernier.

Aussi, les revenus totaux de la Nationale ont légèrement diminué de 1%, à 978 millions.

Mais pour les actionnaires de la banque, l'impact de cette légère baisse du «bénéfice ajusté» s'avère inversé à court terme. C'est la conséquence de l'important rachat d'actions effectué par la banque au cours des derniers trimestres.

Ainsi, le bénéfice par action de la Nationale a progressé de 2%, à 1,46$, au premier trimestre de 2008, en excluant le gain de la vente de la filiale à Nassau. Mais en incluant ce gain, le bénéfice par action trimestriel a cru de 10%, à 1,58$, ce que vantent évidemment les dirigeants de la Banque.

En Bourse, les investisseurs ont vu clair dans cette équation. Les actions de la Nationale ont reculé de plus de 1% en cours de séance, jeudi à Toronto, avant de terminer en baisse moins prononcée de 0,7%, à 50,73$.

Il faut dire aussi que la banque a confirmé l'interruption de son rachat d'actions, afin d'utiliser ses fonds de façon plus expansionniste.

«Nous préférons diriger nos bénéfices vers la croissance de nos activités. Entre autres, nous demeurons à l'affût d'acquisition de firmes de taille intermédiaire dans la gestion d'actifs financiers», a indiqué Louis Vachon, président et chef de la direction de la Nationale.

La banque souhaite répéter des achats comme ceux annoncés au début de février avec le Groupe financier Everest, au Québec, et Aquilon Capital, de Toronto. Ces transactions ajouteront un milliard en actif sous gestion à la Nationale et à ses filiales.

D'ailleurs, les dirigeants de la banque demeurent convaincus du bon potentiel d'affaires de la gestion de patrimoine, même si ses résultats dans ce secteur ont encore fléchi au premier trimestre de 2008.

À 41 millions, ce bénéfice sectoriel de la Nationale était en retrait de 7%, une baisse deux fois plus prononcée que celle des revenus sectoriels (-3%).

Toutefois, ce déclin de rentabilité était moins marqué qu'à la division des marchés financiers, centrée sur la Financière Banque Nationale.

Là, le bénéfice net a reculé de 12% au premier trimestre de 2008, alors que les revenus ont glissé de 2,7%.

En contrepartie, la principale division de la Nationale, qui comprend services aux particuliers et aux entreprises, a encore accru son bénéfice de 5,7% au premier trimestre de 2008. Et ce, malgré une faible hausse de 1,1% de ses revenus sectoriels.