Le président du conseil d'administration de BCE (T.BCE) a annoncé son départ, hier, une semaine après l'échec du rachat de l'entreprise montréalaise par Teachers' et ses partenaires.

Le président du conseil d'administration de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] a annoncé son départ, hier, une semaine après l'échec du rachat de l'entreprise montréalaise par Teachers' et ses partenaires.

Richard J. Currie, président du conseil depuis 2002, ne tentera pas de se faire réélire à son poste lors de la prochaine assemblée annuelle des actionnaires, le 17 février prochain. Trois autres administrateurs -Judith Maxwell, John H. McArthur et Robert C. Pozen- ont aussi annoncé leur départ.

M. Currie a reconnu que l'échec du rachat de BCE pour 52 milliards de dollars constituait une déception.

«Certes, le fait que la transaction de vente de l'entreprise à un groupe d'investisseurs dirigé par Teachers' Private Equity ne se réalise pas a été une déception pour les actionnaires, y compris les dizaines de milliers d'employés et de retraités de BCE qui investissent dans l'entreprise depuis de nombreuses années», a dit M. Currie dans un communiqué.

Le conseil a annoncé hier son intention d'élire Thomas C. O'Neill, administrateur de BCE, au poste de président du conseil.

Teachers' déçu

Le Régime de retraite des enseignants de l'Ontario (Teachers'), à la tête du consortium qui devait racheter BCE, s'est par ailleurs dit "déçu" de la poursuite intentée il y a deux jours par BCE, qui cherche à se faire payer une indemnité de rupture de 1,2 milliard.

BCE n'a pas satisfait aux dispositions de l'entente et les acheteurs étaient dans leur droit de renoncer au marché, a indiqué Deborah Allan, porte-parole du groupe d'acheteurs. Teachers' et ses partenaires ont l'intention de se défendre et ils "sont sûrs" d'avoir gain de cause, a-t-elle dit.

«Nous sommes très déçus que BCE ait intenté ce procès, qui se fonde sur la non-réalisation d'une condition de clôture mutuelle que BCE a voulue dans l'accord original d'acquisition», a indiqué Mme Allan hier au cours d'une entrevue téléphonique.

Coût élevé

Le fait que le plus grand rachat d'entreprise au Canada soit tombé à l'eau coûtera aux investisseurs dans BCE des milliards de dollars en profits non réalisés et il privera des organismes de bienfaisance de dons anticipés.

Tout un revirement, quand on considère qu'il y a peu de temps encore, la perspective de toucher 42,75$ par action était source de soucis pour les investisseurs de BCE inquiets de tous les impôts sur les gains en capital qu'ils seraient contraints de payer en raison de leurs juteux profits.

Toutefois, la décision de la semaine dernière de renoncer à la transaction de 52 milliards a provoqué des maux de tête inattendus chez ceux qui avaient décidé de sauter dans le train en marche dans l'espoir de réaliser un gain facile.

Que doivent-ils faire des actions dont la valeur a maintenant grandement diminué?

La solution la plus facile pourrait être de ne rien faire, de toucher le dividende que BCE recommencera à verser et d'espérer que le titre s'apprécie. Mais pour nombre d'investisseurs, le moment pourrait être propice à la vente de leurs actions et à inscrire des pertes en capital pour l'exercice fiscal de 2008.

«Je crois que les gens lèvent les bras de désespoir parce qu'ils ne savent pas quoi faire», lance Adrian Mastracci, gestionnaire de portefeuille chez KCM Wealth Management.

De nombreux Canadiens doivent maintenant essuyer des pertes en capital. Ils peuvent toutefois atténuer les pertes grâce à des remboursements d'impôts en utilisant leurs pertes pour compenser les gains réalisés au cours des trois dernières années.

Les pertes en capital ne se déclenchent qu'une fois vendues les actions hors d'un REER et d'un FERR. Et cela doit être fait au Canada d'ici le 24 décembre pour compter dans l'exercice fiscal de 2008. (La date limite pour les valeurs américaines est le 26 décembre à cause des jours supplémentaires pour régler la vente).

Hier, à Toronto, l'action de BCE a gagné 1,30%, à 23$.

Avec La Presse Canadienne et Bloomberg