La Maison-Blanche a dit lundi qu'elle continuait à examiner ses options et à éplucher les comptes des constructeurs automobiles américains, sans dire quand ni comment elle leur viendrait en aide, même si une décision semblait ne pas devoir tarder.

La Maison-Blanche a dit lundi qu'elle continuait à examiner ses options et à éplucher les comptes des constructeurs automobiles américains, sans dire quand ni comment elle leur viendrait en aide, même si une décision semblait ne pas devoir tarder.

«Nous examinons les informations financières des constructeurs automobiles, nous examinons les options que nous avons, et quand nous aurons quelque chose à annoncer, nous le ferons», a dit un porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Fratto.

M. Fratto a refusé de s'exprimer sur les réflexions en cours et même sur le moment auquel l'administration pourrait annoncer comment elle porte secours à Ford [[|ticker sym='F'|]], et surtout à General Motors [[|ticker sym='GM'|]] et Chrysler, menacés de faillite.

Ce moment pourrait être hâté par le retour de M. Bush d'un voyage surprise en Irak et en Afghanistan. M. Bush était attendu lundi après-midi à la Maison-Blanche.

Dans l'avion qui l'emmenait d'Irak en Afghanistan dimanche, M. Bush disait que l'affaire ne devrait pas traîner, étant donné la «fragilité» des constructeurs de Detroit.

Le géant General Motors et Chrysler, victimes de la crise économique, de la chute de leurs ventes et de leurs erreurs stratégiques, ne seraient qu'à quelques semaines de ne plus pouvoir honorer leurs créances et pourraient être forcés de déposer leur bilan.

Une mise en faillite désordonnée de compagnies aussi importantes aurait un effet «dévastateur» sur toute l'économie, a dit M. Bush, alors que celle-ci est déjà en récession.

Certains évoquent la disparition de plusieurs millions d'emplois directs ou indirects.

Devant l'urgence, le gouvernement sortant a élaboré avec le Congrès un plan qui aurait accordé 14 G$ US d'aide publique à General Motors et Chrysler (Ford se dit moins aux abois) pour tenir quelques semaines. Les constructeurs auraient dû se plier en contrepartie à une vaste restructuration.

Ce plan a échoué la semaine passée au Congrès. Du coup, la Maison-Blanche s'est dite prête à envisager de puiser dans un fonds de 700 G$ US qu'elle réservait pour relancer le système financier, stimuler la circulation du crédit et favoriser l'investissement et la consommation.

L'administration doit à présent décider si elle recourt effectivement à cet argent, dans quelle mesure et sous quelles conditions.

Le Wall Street Journal écrivait lundi qu'elle envisageait une aide entre 10 et 40 G$ US, voire plus, en tout cas bien plus qu'elle ne l'avait pensé initialement.

Selon la somme qui serait consentie, l'administration pourrait ainsi se retrouver contrainte de demander l'approbation du Congrès, avec les risques que cela comporte, même si le Congrès qui siégera à partir du 6 janvier, avec une majorité démocrate renforcée par les élections du 4 novembre, pourrait être plus favorable à un renflouement.

Tandis que le puissant syndicat UAW et les partisans d'un tel renflouement maintiennent la pression pour une intervention rapide, ceux qui ont fait échouer le plan de 14 milliards au Congrès et qui, au nom de la défense de l'argent du contribuable et des principes de l'économie de marché refusent de «subventionner» les erreurs des constructeurs, continuent à réclamer des garanties des constructeurs et des sacrifices de la part des syndicats.

Celui qui est devenu leur chef de file, le sénateur républicain Bob Corker, conditionnait la semaine passée toute aide publique à l'engagement des constructeurs à rabaisser dès 2009 les salaires de leurs employés au niveau de leurs concurrents étrangers.

Le journal de Detroit, Detroit Free Press, écrivait que la Maison-Blanche était intéressée par deux autres conditions énoncées par M. Corker: une forte réduction des créanciers dans la dette des constructeurs et l'acceptation par le syndicat UAW que la moitié de l'argent dû pour un fonds social destiné aux retraités soit versé en titres d'entreprise plutôt qu'en argent comptant.